Une alerte des plus préoccupantes a été lancée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ce vendredi. Selon leur représentant au Liban, Abdinasir Abubakar, pas moins de 226 agents de santé ont perdu la vie depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre 2023. Un lourd tribut qui s’est encore alourdi après l’escalade des hostilités entre Israël et le Hezbollah en septembre dernier. Face à ce constat alarmant, la communauté internationale s’interroge : comment en est-on arrivé là ?
Une escalade qui coûte cher au personnel soignant
Tout a commencé le 7 octobre 2023, lorsque Israël a lancé une attaque contre Gaza. En soutien au mouvement islamiste palestinien Hamas, le Hezbollah a ouvert un front contre l’État hébreu à partir du Sud-Liban. Une situation explosive qui a rapidement dégénéré en guerre ouverte dès septembre. Dans ce chaos, les agents de santé paient un lourd tribut, avec près de 70% des décès recensés après cette date fatidique, comme le souligne Abdinasir Abubakar.
Ces chiffres sont extrêmement inquiétants.
Abdinasir Abubakar, représentant de l’OMS au Liban
Des attaques sans discrimination
Sur les 187 attaques recensées contre le secteur de la santé depuis le 7 octobre 2023, près de la moitié ont entraîné la mort d’au moins un patient ou un agent de santé. Un taux bien plus élevé que dans les autres conflits en cours dans le monde, selon l’OMS. En cause notamment : les frappes répétées contre les ambulances. Un non-respect flagrant du droit international dénoncé par la directrice régionale de l’OMS pour la Méditerranée orientale, la Dre Hanan Balkhy :
Les attaques sans discrimination contre les soins de santé constituent une violation des droits humains et du droit international qui ne peut devenir la nouvelle norme, ni à Gaza, ni au Liban, ni ailleurs.
Dre Hanan Balkhy, directrice régionale de l’OMS pour la Méditerranée orientale
Un système de santé sous pression extrême
Outre le lourd bilan humain, ces attaques répétées mettent à mal tout le système de santé libanais. Sur les 153 hôpitaux du pays, 15 ont dû cesser complètement ou partiellement de fonctionner. Une situation intenable qui prive une partie de la population de soins, dans un contexte déjà marqué par d’importantes destructions et des déplacements massifs de population.
Face à l’ampleur de la crise, l’OMS appelle la communauté internationale à se mobiliser pour faire respecter le droit international humanitaire et assurer la protection des civils et du personnel médical. Car derrière chaque agent de santé tué, ce sont des centaines de patients privés de soins. Une tragédie humaine qui ne peut plus durer.
Les points clés à retenir :
- 226 agents de santé tués au Liban depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre 2023
- Près de 70% des décès après l’escalade militaire entre Israël et le Hezbollah en septembre
- 187 attaques contre le secteur de la santé, dont près de la moitié mortelles
- Un taux de létalité bien plus élevé que dans les autres conflits en cours
- 15 hôpitaux sur 153 ont dû cesser complètement ou partiellement de fonctionner
- L’OMS appelle au respect du droit international humanitaire et à la protection des civils et du personnel médical
Une situation dramatique qui ne peut laisser indifférent. Alors que la guerre fait rage, n’oublions pas ces héros de l’ombre qui, chaque jour, risquent leur vie pour sauver celle des autres. Plus que jamais, ils ont besoin de notre soutien et de notre mobilisation. Car en s’attaquant aux soignants, c’est toute l’humanité que l’on blesse. Il est temps d’agir, avant qu’il ne soit trop tard.