Dans le rugby international, la polyvalence des joueurs est devenue un critère déterminant pour s’imposer au plus haut niveau. Le XV de France l’a bien compris et en a fait un atout majeur ces dernières années, notamment chez les avants. Une stratégie payante qui permet aux Bleus de s’adapter à toutes les situations de jeu et de rivaliser avec les meilleures nations.
Une Nécessité Dictée par les Règles Internationales
Comme le souligne Karim Ghezal, ancien entraîneur des avants du XV de France, la polyvalence est cruciale en raison des règles spécifiques au niveau international :
Vous n’avez pas les mêmes règles de changements qu’en Top 14. En Championnat, vous pouvez faire jusqu’à douze changements, des joueurs peuvent sortir et revenir. Ce n’est pas possible au niveau international, sauf en cas de commotion. Donc vous avez beaucoup moins de jokers, le coaching est hyper important.
Des Profils Polyvalents Recherchés
Pour faire face à ces contraintes, le staff des Bleus recherche activement des profils capables de couvrir plusieurs postes. Des joueurs comme Cameron Woki, Sekou Macalou ou plus récemment Alexandre Roumat et Mickaël Guillard incarnent parfaitement cette polyvalence tant convoitée.
Karim Ghezal confirme cette tendance initiée dès 2020 :
Dès 2020, on cherchait ce genre de profils qui pouvaient bouger entre deuxième et troisième lignes.
Mauvaka, L’Atout Caché des Bleus
Parmi les joueurs polyvalents, Peato Mauvaka est sans conteste l’un des plus précieux. Le talonneur du Stade Toulousain est capable de jouer 80 minutes et même de finir un match en troisième ligne. Un profil rare et recherché au niveau international.
Son apport a été décisif lors des derniers matches des Bleus, comme le souligne une source proche de l’équipe :
Contre le Japon, ils ont dû comprendre assez vite que Peato Mauvaka allait jouer 80 minutes et finir en troisième ligne. C’est encore une arme en plus dans le coaching.
Une Adaptabilité Cruciale Face aux Imprévus
Au-delà de la stratégie établie, la polyvalence permet surtout aux Bleus de s’adapter aux aléas d’un match. Blessures, cartons… Les imprévus sont légion au rugby et nécessitent une grande réactivité de la part du staff.
Le match contre l’Afrique du Sud en novembre 2022 en est l’illustration parfaite :
C’était le chaos ! On avait un banc en 6-2, donc Macalou avait joué le match ailier, on l’avait prévu en cas de besoin, et il avait été énorme. On avait dû faire sortir Alldritt pour faire entrer un 9, on avait fait des mêlées et touches offensives à 8, avec Sekou qui venait dans le pack, mais à 7 quand on défendait avec Sekou en position d’ailier. Donc il a fallu s’adapter en permanence.
Un Management Novateur
Cette quête de polyvalence s’inscrit dans le nouveau management instauré par Fabien Galthié depuis sa prise de fonction. Un management basé sur l’adaptabilité, la créativité et l’intelligence de jeu.
Grâce à cette approche et aux profils polyvalents dont il dispose, le sélectionneur peut envisager différentes options tactiques en fonction de l’adversaire et du scénario du match. Une force qui pourrait s’avérer décisive dans les prochaines échéances du XV de France.
Vers de Nouveaux Sommets
Avec une telle richesse dans son effectif, le XV de France a de quoi voir l’avenir avec ambition. La polyvalence de ses avants ouvre de nouvelles perspectives de jeu et renforce la capacité d’adaptation des Bleus.
De bon augure à moins de deux ans de la Coupe du Monde 2024 en France, où les hommes de Fabien Galthié espèrent briller devant leur public. Avec des joueurs capable d’évoluer à différents postes, ils disposent d’un atout supplémentaire pour aller chercher le titre suprême.
La polyvalence, une arme qui pourrait faire la différence au plus haut niveau et propulser le rugby français sur le toit du monde. Le XV de France semble en tout cas avoir trouvé la bonne formule dans ce domaine. Reste à confirmer ce potentiel sur le terrain et à concrétiser les immenses espoirs suscités par cette génération talentueuse.