Le conflit israélo-palestinien connait un nouveau pic de tensions suite à l’émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d’arrêt visant notamment le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Accusé de crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans le cadre du conflit à Gaza, le dirigeant israélien a vivement dénoncé cette décision, y voyant une manifestation de “haine antisémite”.
Riposte israélienne dans la bande de Gaza
En réaction, l’armée israélienne a mené un raid dans le nord de la bande de Gaza dans la nuit de mercredi à jeudi, affirmant avoir “éliminé cinq terroristes du Hamas” impliqués dans l’attaque sans précédent du 7 octobre 2023 en territoire israélien. Selon des sources médicales palestiniennes, ce raid aurait fait des dizaines de morts et de disparus parmi la population civile.
Israël a également lancé une offensive majeure sur Gaza début octobre, faisant déjà plus d’un millier de morts d’après le ministère de la Santé local. La Défense civile indique avoir récupéré des corps et des blessés dans une maison ciblée par une frappe à Gaza-ville. Des témoignages poignants ont été recueillis, comme celui de Belal qui a “perdu toute [sa] famille, 10 personnes” dans les bombardements.
Un lourd bilan humain
Au total, l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 et la contre-offensive israélienne qui a suivi ont déjà fait plus de 45.000 morts, en grande majorité des civils palestiniens selon l’ONU. Du côté israélien, on dénombre 129 victimes, dont 82 militaires et 47 civils en 13 mois de conflit.
Aucune décision anti-israélienne scandaleuse ne nous empêchera de continuer à défendre notre pays.
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien
Vives réactions internationales
La décision de la CPI a suscité de vives réactions à travers le monde :
- Les États-Unis, par la voix du président Joe Biden, ont dénoncé une décision “scandaleuse”.
- Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, fervent soutien de Netanyahu, a annoncé vouloir l’inviter en Hongrie “en défi”.
- L’Iran y voit “la mort politique du régime sioniste”.
- La Chine appelle la cour à avoir une “position objective et juste”.
Le Hamas a salué “une étape importante vers la justice”, sans évoquer le mandat d’arrêt visant aussi le chef de sa branche armée Mohammed Deif, dont la mort revendiquée par Israël n’a pas été confirmée par le mouvement islamiste.
Extension du conflit au Liban
Depuis le 23 septembre, l’armée israélienne a aussi lancé une campagne de frappes au Liban contre le Hezbollah pro-iranien qui avait ouvert un front pour soutenir le Hamas. Des dizaines de morts sont à déplorer dans la population civile libanaise. Le Hezbollah a riposté en tirant des missiles sur une base aérienne dans le sud d’Israël.
Face à cette escalade qui a déjà fait plus de 3.500 morts au Liban et des dizaines de milliers de déplacés des deux côtés de la frontière, la diplomatie tente d’obtenir un cessez-le-feu. Un émissaire américain s’est rendu sur place cette semaine, mais les espoirs d’une désescalade rapide semblent minces tant les positions restent inconciliables à ce stade.