Un acte odieux vient d’être commis à Rouen, suscitant l’indignation de la municipalité et de l’ensemble des habitants. Des tags à caractère antisémite ont été découverts sur la porte d’un immeuble du centre-ville, comme l’a révélé la mairie dans un communiqué. Face à cet acte intolérable, la ville a immédiatement décidé de porter plainte.
La mairie condamne fermement et saisit la justice
Dès la découverte de ce graffiti proclamant “Chambre à gaz à louer”, la mairie de Rouen a vivement réagi par la voix de son maire Nicolas Mayer-Rossignol. Dans un courrier adressé au procureur de la République en date du 21 novembre, l’élu annonce porter plainte au nom de la ville.
Si le tag en question a rapidement été effacé, ses photographies ont été relayées sur les réseaux sociaux et dans la presse locale, suscitant une large réprobation. Pour le maire, ces faits pourraient être réprimés comme injure publique à caractère raciste mais aussi comme apologie de crime contre l’humanité.
Un acte isolé mais symptomatique
Bien que semblant émaner d’un individu isolé, ce tag antisémite vient rappeler de manière brutale que les idées haineuses et négationnistes n’ont pas disparu de notre société. Un phénomène d’autant plus préoccupant qu’il touche ici un immeuble d’habitation lambda, en plein cœur d’une paisible ville de province comme Rouen.
De tels actes, même isolés, ne doivent surtout pas être banalisés. Chaque injure antisémite est un coup porté aux valeurs de tolérance et de respect qui fondent notre République.
Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen
Ce triste événement démontre, s’il en était encore besoin, la nécessité de poursuivre et renforcer la lutte contre le racisme et l’antisémitisme sous toutes leurs formes. Un combat qui passe par la sensibilisation, notamment des jeunes générations, mais aussi par la sanction systématique de tout acte ou propos haineux.
La ville se constitue partie civile
Au-delà de sa plainte, la mairie de Rouen entend bien se constituer partie civile dans la procédure judiciaire qui devrait être ouverte suite à cet incident. Une façon de rappeler la détermination des élus à combattre toute forme de racisme et d’antisémitisme sur leur territoire.
Les services municipaux et la police nationale vont maintenant conjuguer leurs efforts pour tenter d’identifier le ou les auteurs de ce tag, à partir des éléments matériels et des témoignages recueillis. Si un suspect venait à être interpellé, il encourrait de lourdes sanctions pénales pouvant aller jusqu’à 1 an de prison et 45 000 euros d’amende.
Rouen, ville engagée contre l’antisémitisme
Cette réaction ferme des autorités de Rouen n’est pas surprenante au regard de l’engagement de longue date de la ville contre l’antisémitisme. La municipalité est en effet partie prenante du plan national de lutte contre le racisme et l’antisémitisme piloté par le gouvernement.
- Organisation régulière d’événements de sensibilisation dans les écoles
- Participation active à la Journée nationale de commémoration de l’Holocauste
- Soutien aux associations locales oeuvrant pour le dialogue interculturel
- Formation des agents municipaux à la détection des comportements discriminatoires
Autant d’actions concrètes qui témoignent de la vigilance des élus rouennais face à la persistance des préjugés antisémites. Une lutte qui nécessite une mobilisation permanente de tous les acteurs locaux, au premier rang desquels les maires.
La difficile évaluation de l’antisémitisme au quotidien
Si l’apparition de tags comme celui de Rouen choque à juste titre l’opinion, il ne faut pas oublier que l’antisémitisme se manifeste aussi de façon plus sournoise et diffuse au quotidien. Des blagues douteuses aux théories complotistes en passant par le harcèlement en ligne, les formes d’expression de la haine des juifs sont multiples.
D’après les données du ministère de l’Intérieur, le nombre d’actes antisémites recensés en France est en légère baisse ces dernières années. Mais les associations pointent de leur côté la persistance d’un antisémitisme latent, moins visible car rarement dénoncé par les victimes. Sans parler de la haine qui se propage de manière anonyme sur Internet.
Chaque acte antisémite, qu’il soit commis dans la rue, sur les réseaux sociaux ou dans le cadre privé, doit être combattu avec la plus grande fermeté. C’est une question de cohésion nationale et de survie de notre modèle démocratique.
Francis Kalifat, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif)
Face à ce fléau protéiforme, la réponse ne peut être que globale et passe par une politique publique ambitieuse alliant éducation, prévention, sanction et valorisation de la diversité. Un défi majeur que Rouen, à l’image de nombreuses villes françaises, entend bien relever avec détermination.