C’est un véritable séisme qui secoue actuellement le monde des affaires indien. Le conglomérat Adani, un poids lourd de l’économie du pays, se retrouve au cœur d’un scandale retentissant suite à des accusations de corruption. Les répercussions sont déjà considérables, avec une dégringolade spectaculaire du cours de ses actions à la Bourse de Bombay. Retour sur cette affaire qui ébranle l’empire bâti par le magnat Gautam Adani.
250 millions de dollars de pots-de-vin présumés
Au cœur des accusations portées par la justice américaine, des soupçons de versements de pots-de-vin à hauteur de 250 millions de dollars. Gautam Adani, 62 ans, patron et fondateur du groupe éponyme, aurait participé à un vaste système de corruption visant à obtenir des marchés dans le secteur de l’énergie solaire en Inde. Des fonctionnaires indiens auraient été grassement rémunérés pour favoriser les intérêts d’Adani, au détriment d’investisseurs américains.
Le groupe Adani dément en bloc
Face à ces graves allégations, le conglomérat indien a rapidement réagi, qualifiant les accusations de «sans fondement» et promettant de les contester devant la justice. Mais les dégâts sont déjà considérables. L’action Adani Enterprises a chuté de plus de 23% jeudi à la Bourse de Bombay, et la dégringolade se poursuivait vendredi matin.
Le groupe Adani a démenti jeudi ces accusations qualifiées de «sans fondement» et promis de les contester devant la justice.
Un empire tentaculaire bâti sur la proximité avec le pouvoir
Cette affaire jette une lumière crue sur les relations controversées entre Gautam Adani et le Premier ministre indien Narendra Modi. Les deux hommes sont originaires du Gujarat, et leur proximité a souvent été pointée du doigt. Le chef de l’opposition Rahul Gandhi a accusé le milliardaire d’avoir profité de ses liens privilégiés pour bâtir sa fortune, en remportant des marchés de manière déloyale.
L’empire Adani, c’est un conglomérat tentaculaire dont les activités s’étendent des mines de charbon aux énergies renouvelables, en passant par les ports, aéroports et médias. Son patron, considéré comme la deuxième fortune d’Inde, a vu son groupe déjà fragilisé en début d’année par des accusations de «manipulation éhontée» des cours de ses actions.
Des interrogations sur les ramifications politiques
Au-delà de l’aspect purement financier, ce sont les potentielles ramifications politiques de l’affaire qui suscitent toutes les interrogations. Jusqu’où remontent ces pratiques de corruption présumées ? Le Premier ministre Modi était-il au courant ? L’opposition réclame des comptes et une enquête approfondie.
Rahul Gandhi a exigé «l’arrestation immédiate» de Gautam Adani et accusé le Premier ministre Modi de «le protéger».
Une chose est sûre, le scandale Adani risque de secouer pendant longtemps la sphère politico-économique indienne. Et les dégâts, déjà considérables en Bourse, pourraient rapidement devenir incontrôlables pour le conglomérat si les accusations étaient avérées. Affaire à suivre, tant les enjeux apparaissent majeurs pour un pan entier de l’économie du géant d’Asie du Sud.