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Exécution en Alabama par inhalation d’azote : 3e au monde

Carey Grayson, 49 ans, a été exécuté en Alabama pour un meurtre vieux de 30 ans. L'inhalation d'azote, utilisée pour la 3e fois seulement, est accusée d'être une torture. L'ONU met en garde mais les exécutions se poursuivent aux États-Unis, à découvrir...

Le débat sur la peine de mort aux États-Unis a été relancé cette semaine suite à une exécution très médiatisée en Alabama. Carey Grayson, 49 ans, condamné en 1996 pour l’assassinat particulièrement brutal de Vickie Deblieux deux ans plus tôt, a été mis à mort jeudi dernier par inhalation d’azote, une méthode rarissime et controversée.

D’après le procureur général de l’Alabama, Steve Marshall, “l’État a utilisé avec succès l’hypoxie d’azote pour mener à bien l’exécution”. Il s’agit seulement de la troisième exécution de ce type dans le monde, les deux précédentes ayant également eu lieu en Alabama cette année.

Une méthode d’exécution qualifiée de “torture” par l’ONU

Cette méthode d’exécution par asphyxie soulève de vives critiques. Mercredi, à la veille de la mise à mort de Carey Grayson, des experts de l’ONU avaient mis en garde contre l’utilisation de l’inhalation d’azote, estimant qu’elle pourrait constituer une forme de “torture” et serait “prohibée par le droit international”.

Selon des témoins, lorsque le gaz a commencé à envahir le masque placé sur son visage, le condamné a secoué la tête de part et d’autre. Il a ensuite haleté pendant plusieurs minutes avant de cesser de bouger. Une scène décrite comme pénible par les observateurs.

Un meurtre particulièrement sordide

Carey Grayson avait été condamné pour le meurtre en 1994 de Vickie Deblieux, 37 ans, alors qu’elle faisait de l’autostop pour se rendre chez sa mère en Louisiane. Son corps avait été retrouvé affreusement mutilé. Un crime commis avec trois complices mineurs à l’époque.

22e exécution aux États-Unis en 2023

Cette exécution au pénitencier de Holman est la 22e depuis le début de l’année aux États-Unis. Toutes les autres ont été réalisées par injection létale, la méthode la plus répandue dans le pays.

Si la peine capitale a été abolie dans 23 des 50 États, elle reste légale au niveau fédéral et dans certains États fédérés. Néanmoins, six États observent actuellement un moratoire sur les exécutions, décidé par leur gouverneur : l’Arizona, la Californie, l’Ohio, l’Oregon, la Pennsylvanie et le Tennessee.

Un sujet qui divise profondément l’opinion américaine

La peine de mort continue de faire débat au sein de la société américaine. Ses partisans y voient un outil de justice et un moyen de dissuasion contre les crimes les plus graves. Ses opposants dénoncent une pratique cruelle, inhumaine, et soulignent le risque d’erreur judiciaire.

L’usage de méthodes controversées comme l’inhalation d’azote relance régulièrement les discussions. Beaucoup s’interrogent : la recherche de moyens d’exécution supposés plus “humains” ne revient-elle pas à normaliser une pratique fondamentalement inhumaine ? Le débat est loin d’être tranché aux États-Unis.

En attendant, les exécutions se poursuivent, à un rythme soutenu cette année. Celle de Carey Grayson restera comme l’une des plus médiatisées et des plus polémiques de 2024, relançant une nouvelle fois les questionnements sur le sens et la légitimité de la peine capitale dans la première puissance mondiale.

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