Un septuagénaire israélien a été tué dans de mystérieuses circonstances cette semaine dans la zone des combats au sud du Liban, suscitant de nombreuses interrogations. L’armée israélienne a annoncé l’ouverture d’une enquête pour tenter d’élucider cet incident troublant.
Selon les informations communiquées par l’armée, Zeev Erlich, 70 ans, guide professionnel, chercheur passionné d’archéologie et chroniqueur dans un journal de droite, a trouvé la mort mardi “au combat” au Liban, aux côtés d’un sous-officier de 20 ans. Dans un premier temps présenté comme un réserviste, de nouveaux éléments sont venus semer le doute sur son statut et les raisons de sa présence dans cette zone de tensions.
Une entrée sur le champ de bataille entourée de zones d’ombre
D’après la radio militaire israélienne, Erlich serait entré dans la zone des opérations de l’armée au sud du Liban en uniforme et armé, avec l’aval du chef d’état-major de la brigade Golani, mais sans pour autant être un réserviste en service actif. Cette situation soulève des questions sur les circonstances ayant mené à sa présence au cœur des combats.
La police militaire a ouvert une enquête, comme l’a annoncé l’armée dans un communiqué, afin de faire la lumière sur cet incident fatal. Les premiers éléments dévoilés par la radio militaire font état d’une “violation des protocoles” et révèlent qu’Erlich serait entré au Liban “sans les autorisations nécessaires”.
Un érudit de terrain méconnu du grand public
La photo d’Erlich diffusée par l’armée, le montrant souriant sous son casque de combat au milieu des ruines de la citadelle libanaise de Chamaa, a fait la une des journaux israéliens. Cet homme à l’allure débonnaire, peu connu en dehors de certains cercles nationalistes, intrigue. La citadelle où il a trouvé la mort abrite un lieu de pèlerinage chiite lié à Simon le Zélote, un des apôtres de Jésus, ou selon d’autres à Simon, fils du patriarche Jacob.
Selon un connaisseur de la droite israélienne cité par l’AFP, il cherchait peut-être à “démontrer que ce territoire a été habité par des Hébreux ou des Juifs dans le passé”, avec l’idée d’y “revendiquer un droit d’Israël”. Une hypothèse qualifiée de “point de vue très, très minoritaire”.
Un “pionnier” salué par l’extrême droite et les colons
Zeev Erlich a été qualifié de “pionnier de la recherche en géographie, archéologie et histoire juive de Judée-Samarie” par le Conseil de Yesha, principal organisme représentant les colons de Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. Le ministre des Finances Bezalel Smotrich, figure de l’extrême droite et lui-même colon, a salué “l’amour et la passion” de cet érudit de terrain pour “les secrets de la terre d’Israël”.
Installé à Ofra, une des premières colonies juives de Cisjordanie, Erlich était largement inconnu du grand public, mais semblait jouir d’une certaine renommée dans les milieux nationalistes. Sa disparition tragique et les zones d’ombre entourant sa présence au Liban suscitent désormais de nombreuses interrogations.
Une enquête pour faire la lumière
L’ouverture d’une enquête par la police militaire témoigne de la volonté de l’armée israélienne d’éclaircir les circonstances troubles de cet incident mortel. Les premiers éléments dévoilés laissent entrevoir de possibles manquements aux protocoles de sécurité et des autorisations d’accès à la zone des combats qui soulèvent des questions.
Au-delà du drame humain, c’est aussi le profil atypique de Zeev Erlich et ses motivations qui intriguent. Cet érudit de terrain, chroniqueur engagé et figure méconnue de la droite nationaliste israélienne, semble avoir trouvé la mort en cherchant à prouver un lien historique entre ce territoire libanais et le peuple juif. Une hypothèse qui, si elle était avérée, illustrerait la complexité du conflit israélo-libanais et les enjeux symboliques qui se greffent aux dimensions militaires et stratégiques.
L’enquête devra déterminer les responsabilités dans cet incident dramatique et apporter des réponses aux nombreuses interrogations qu’il soulève. Au-delà de l’établissement des faits, elle pourrait aussi contribuer à lever le voile sur la personnalité énigmatique de Zeev Erlich et les convictions qui l’ont mené à trouver la mort dans des circonstances troubles, au cœur d’une zone de combat.
