Le monde de la diplomatie internationale a été secoué par une nouvelle retentissante : la Cour pénale internationale (CPI) a émis un mandat d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Cette décision sans précédent soulève de nombreuses questions quant aux relations entre Israël et la communauté internationale, en particulier l’Organisation des Nations unies (ONU). Selon des sources proches du dossier, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, pourrait malgré tout rencontrer Netanyahu sous certaines conditions strictes.
La Position Nuancée de l’ONU Face au Mandat d’Arrêt
Face à cette situation inédite, l’ONU se trouve dans une position délicate. D’un côté, l’organisation affirme respecter l’indépendance et le travail de la CPI. D’un autre côté, elle doit maintenir des canaux de communication ouverts avec tous les dirigeants mondiaux afin de remplir ses missions de maintien de la paix et de résolution des conflits. Selon le porte-parole du secrétaire général, Stéphane Dujarric, des rencontres entre Netanyahu et de hauts responsables de l’ONU restent possibles sous certaines conditions.
Des Exceptions Pour les Questions Fondamentales et Sécuritaires
Conformément aux principes énoncés en 2013 par l’ancien secrétaire général Ban Ki-moon, des contacts avec des personnes visées par un mandat d’arrêt de la CPI peuvent avoir lieu s’ils sont jugés nécessaires pour gérer des problèmes fondamentaux, opérationnels ou sécuritaires. Concrètement, cela signifie que Guterres et d’autres hauts responsables onusiens pourraient s’entretenir avec Netanyahu si cela s’avère indispensable pour remplir les mandats de l’ONU, notamment sur des questions vitales de sécurité.
Le secrétaire général, des hauts responsables de l’ONU, peuvent rencontrer des personnes inculpées par la Cour pénale internationale si c’est pour des raisons opérationnelles (…) Ce n’est pas encouragé, mais clairement autorisé.
Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU
Un Précédent avec Vladimir Poutine
Cette situation n’est pas sans rappeler celle de Vladimir Poutine, lui aussi visé par un mandat d’arrêt de la CPI. Fin octobre 2022, en marge d’un sommet des BRICS à Kazan, en Russie, António Guterres avait rencontré le président russe malgré les accusations pesant contre lui. Lors de cet entretien, le secrétaire général avait réitéré sa condamnation de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, suscitant la colère de Kiev. Ce précédent illustre la complexité des relations diplomatiques dans un contexte de tensions internationales exacerbées.
Des Contacts Indirects Plus Probables
Si une rencontre directe entre Netanyahu et Guterres semble peu probable dans l’immédiat, notamment en raison du statut de persona non grata récemment attribué au secrétaire général par Israël, des contacts entre l’État hébreu et d’autres responsables onusiens dans la région se poursuivent. Ces échanges indirects permettent de maintenir un dialogue minimal malgré les tensions, et ce dans l’optique de favoriser une résolution pacifique des conflits qui déchirent le Moyen-Orient.
Le cas du mandat d’arrêt émis contre Benjamin Netanyahu met en lumière toute la complexité de la diplomatie internationale à l’heure où la justice pénale internationale affirme son indépendance et sa volonté de lutter contre l’impunité des plus hauts dirigeants. L’ONU, dont la mission première est de promouvoir la paix et la sécurité, se retrouve ainsi au cœur d’un délicat exercice d’équilibriste, tiraillée entre le respect des principes de la CPI et la nécessité de maintenir des canaux de communication ouverts avec tous les acteurs clés de la scène mondiale.