C’est une annonce qui a fait l’effet d’une bombe dans les milieux financiers et crypto : Gary Gensler, le très controversé président de la SEC, l’autorité américaine des marchés financiers, a annoncé sa démission anticipée. Son départ, prévu pour le 20 janvier prochain, jour de l’investiture de Donald Trump, a provoqué une véritable hystérie sur les marchés des cryptomonnaies.
L’ennemi juré du Bitcoin jette l’éponge
Depuis sa nomination par Joe Biden, Gary Gensler s’était fait le chantre d’une approche répressive vis-à-vis des devises numériques, qu’il entendait réguler comme de vulgaires titres financiers. Une position qui lui avait valu l’inimitié du monde crypto, qui voyait en lui un adversaire redoutable et déterminé.
En l’absence d’un cadre législatif clair, la SEC de Gensler avait multiplié les procédures judiciaires contre les principaux acteurs du secteur :
- Binance, Coinbase et Kraken, les trois plus grosses plateformes d’échange
- Une myriade de plus petites start-up crypto
Si ces offensives ont connu des fortunes diverses, elles ont forcé le gendarme boursier à mettre de l’eau dans son vin en autorisant, début 2023, la commercialisation de produits de placement adossés au cours du Bitcoin, les fameux ETF.
Le Bitcoin explose, porté par les promesses de Donald Trump
L’annonce de ce départ anticipé a suffi à redonner le sourire aux investisseurs en cryptomonnaies. En quelques minutes, le cours du Bitcoin s’est littéralement envolé, franchissant allègrement la barre symbolique des 98 000 dollars, du jamais vu !
Il faut dire que lors de sa campagne, le président nouvellement élu Donald Trump n’avait pas caché son intention d’obtenir la tête du patron de la SEC. Une promesse qui semble aujourd’hui en passe de se concrétiser et qui ravit les milieux crypto, qui espèrent l’avènement d’une ère plus clémente en matière de régulation.
Un départ surprise qui pose question
Si officiellement Gary Gensler part de son plein gré, certains observateurs s’interrogent sur les véritables raisons de ce départ anticipé. Théoriquement nommé pour un mandat de 5 ans courant jusqu’en avril 2026, l’ancien banquier semblait bien parti pour mener sa croisade anti-crypto jusqu’à son terme.
Son annonce, qui intervient à peine quelques jours de l’investiture de Donald Trump, alimente les spéculations sur d’éventuelles pressions subies en coulisse. Les juristes sont divisés quant à la possibilité pour un président d’évincer le patron de la SEC sans l’accord de ce dernier. Si certains estiment que Donald Trump aurait pu le limoger, d’autres jugent qu’il n’aurait pu que le remplacer à la présidence, sans le forcer à quitter le conseil du régulateur.
Le bilan contrasté d’un shérif controversé
Dans son communiqué de départ, Gary Gensler s’est auto-congratulé, affirmant avoir «rempli sa mission» en appliquant la loi «sans appréhension ni favoritisme». Un satisfecit qui fait grincer des dents dans le petit monde des cryptomonnaies, où beaucoup jugent son action partiale et liberticide.
En tout état de cause, Donald Trump devrait profiter de ce départ pour nommer au plus vite un successeur plus en phase avec sa vision décomplexée de la finance décentralisée. De quoi présager de beaux jours pour le Bitcoin et consorts.