Une nuit d’horreur, une nouvelle page sombre dans l’histoire tourmentée de la bande de Gaza. Alors que le territoire palestinien subit une énième offensive militaire israélienne, les frappes nocturnes ont été particulièrement meurtrières. Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile palestinienne, a annoncé ce matin un premier bilan glaçant : 22 « martyrs » ont perdu la vie dans un raid visant une maison du quartier de Cheikh Radwan à Gaza-ville.
Mais l’hécatombe ne s’arrête pas là. Quelques heures plus tard, c’est au tour du nord de l’enclave d’être frappé de plein fouet. À proximité de l’hôpital Kamal Adwan, un bombardement a fait « des dizaines de morts », selon le directeur de l’établissement Hossam Abou Safiyeh. Certains corps arrivent « en lambeaux » et la recherche des dépouilles se poursuit dans les décombres, dans un chaos indescriptible. Car le système de santé est lui aussi à genoux, privé d’ambulances opérationnelles pour secourir les victimes.
Un blocus intenable, une population prise au piège
Depuis le début du mois d’octobre, la zone nord de la bande de Gaza est soumise à une pression militaire inouïe. Tsahal assure vouloir empêcher le Hamas de se renforcer, mais c’est bien la population civile qui est prise pour cible. Déjà plus d’un millier de Gazaouis ont perdu la vie dans cette offensive, selon le ministère de la Santé local. Et les survivants sont pris au piège d’un blocus implacable.
Dans le nord de [la bande de Gaza] la population reste strictement assiégée. Les gens cherchent à sauver leur vie en s’extrayant d’un cercle vicieux [alors qu’ils] sont privés d’aide humanitaire depuis plus de 40 jours maintenant.
Philippe Lazzarini, responsable de l’UNRWA (Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens)
Pas d’issue donc pour les habitants de Gaza, condamnés à subir les bombardements sans pouvoir fuir ou recevoir une assistance vitale. Une situation désespérée, intenable, qui ne laisse personne indifférent. Sauf peut-être l’armée israélienne, dont les responsables, interrogés sur les frappes meurtrières de la nuit, restent murés dans le silence.
Combien de morts encore ?
Au-delà des chiffres glaçants égrenés par les autorités palestiniennes, une question lancinante demeure : combien de vies faudra-t-il encore sacrifier sur l’autel de ce conflit sans fin ? Combien de familles décimées, d’enfances brisées, d’espoirs anéantis sous les décombres ?
Face au déferlement de violence, les appels à la retenue et au dialogue apparaissent bien impuissants. Et pourtant, il faudra bien que les armes se taisent un jour. Que la raison l’emporte sur la folie meurtrière. Que la vie triomphe de la mort. Pour redonner un avenir à cette terre déchirée. Et honorer la mémoire de toutes les victimes innocentes tombées à Gaza, cette nuit comme depuis tant d’années.
Une chronique d’une tragédie annoncée
Malgré la stupeur et l’effroi suscités par le bain de sang de la nuit dernière, une triste réalité s’impose : ce drame était prévisible. Prévisible car inscrit dans la logique implacable d’un conflit qui gangrène la région depuis des décennies. Prévisible car les bombardements aveugles sur des zones densément peuplées ne peuvent qu’engendrer des pertes civiles massives.
L’engrenage infernal de la violence appelle la violence, dans une escalade sans fin ni discernement. Et ce sont toujours les plus vulnérables, les plus innocents, qui paient le tribut le plus lourd. Les habitants de Gaza, enfermés dans un territoire exigu soumis à un blocus draconien, sont les premières victimes de cette folie guerrière.
L’indifférence complice de la communauté internationale
Face à l’ampleur du drame humain qui se joue à Gaza, le silence assourdissant de la communauté internationale interpelle. Hormis quelques condamnations de principe, aucune action concrète n’est entreprise pour faire cesser les hostilités et protéger les civils. Aucune pression significative exercée sur Israël pour qu’il mette un terme à ses opérations militaires disproportionnées.
Ce mutisme complice revient à donner un blanc-seing à l’État hébreu pour poursuivre sa politique du fait accompli, au mépris du droit international et des vies humaines. Il alimente le sentiment d’abandon et de désespoir des Palestiniens, qui ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour survivre dans cet enfer.
Il est temps de dire stop !
Jusqu’où ira l’escalade macabre à Gaza ? Combien de morts faudra-t-il encore déplorer pour que la conscience universelle se réveille enfin ? Il est temps de dire stop à cette folie meurtrière, à cette violation éhontée des droits humains les plus élémentaires.
Il est temps d’exiger des acteurs du conflit qu’ils respectent le droit humanitaire international, qu’ils épargnent les civils et permettent l’acheminement de l’aide d’urgence. Il est temps de rappeler qu’aucune cause, aussi juste soit-elle, ne saurait justifier le massacre aveugle de familles et d’enfants.
Il est temps, enfin, d’ouvrir une perspective politique crédible pour sortir de l’engrenage fatidique de la violence. Car seule une solution négociée, basée sur le droit et la justice, pourra apporter une paix durable dans cette région meurtrie. En attendant, l’urgence absolue est de faire taire les armes et de mettre fin au carnage. Pour que le sang des innocents cesse de couler sur cette terre de Gaza martyrisée.