Le tumulte politique s’intensifie à Washington alors qu’Elon Musk, l’homme le plus riche du monde et bras droit du président Donald Trump, vient de présenter un projet de réforme extrêmement ambitieux visant à transformer en profondeur l’Etat fédéral américain. Dans une tribune publiée mercredi dans le Wall Street Journal, le milliardaire high-tech détaille sa vision « radicale » qui prévoit notamment de supprimer les subventions au Planning familial, de renvoyer des milliers de fonctionnaires et de déréguler massivement.
S’appuyant sur le soutien de la Cour suprême à majorité conservatrice, Elon Musk et son acolyte Vivek Ramaswamy, avec qui il codirige la nouvelle « commission à l’efficacité gouvernementale », expliquent comment le président Trump pourra tailler à tour de bras dans les effectifs et les dépenses, quitte à court-circuiter le Congrès. Leur approche entrepreneuriale assumée tranche avec les usages de Washington.
Un anniversaire symbolique
Le timing de cette annonce n’est pas anodin. Musk et Ramaswamy soulignent que leur mission doit s’achever le 4 juillet 2026, date du 250e anniversaire de la Déclaration d’indépendance américaine. Tout un symbole pour cette révolution administrative qui s’annonce.
Conflits d’intérêts en vue ?
Le rôle central d’Elon Musk, lui-même bénéficiaire de juteux contrats fédéraux pour ses entreprises comme SpaceX ou Tesla, suscite des inquiétudes quant à de potentiels conflits d’intérêts. Sa position pourrait en effet lui permettre d’influencer la réglementation dans ses propres secteurs d’activité. Une situation à surveiller de près.
La Cour suprême en soutien
Pour justifier son projet, le milliardaire s’appuie sur deux récentes décisions de la Cour suprême qui ont significativement réduit les pouvoirs des agences fédérales. Selon Musk, ces jugements ouvrent la voie à une suspension immédiate par décret présidentiel d’une multitude de régulations existantes.
La bureaucratie enkystée et qui ne cesse de croître est une menace existentielle pour l’Amérique.
Elon Musk dans le Wall Street Journal
Des coupes drastiques
Au cœur de ce plan de réforme : des coupes budgétaires massives et des réductions d’effectifs dans la fonction publique fédérale. Elon Musk évoque la suppression de 500 milliards de dollars de dépenses, notamment en diminuant les subventions à l’audiovisuel public ou à des organisations « progressistes » comme le Planning familial. Pendant la campagne, il avait même avancé le chiffre de 2000 milliards de coupes potentielles, soit 30% du budget fédéral.
Incitations aux départs
Pour réduire la voilure de l’administration, Musk envisage de revenir sur le télétravail afin de provoquer des départs volontaires. Il suggère aussi de délocaliser des agences fédérales hors de Washington pour les rendre moins attractives. Les fonctionnaires licenciés se verraient offrir des conditions de départ « décentes » et un accompagnement vers le secteur privé.
Dérégulation massive
Au-delà des réductions budgétaires et d’effectifs, c’est une véritable philosophie de dérégulation que prône le patron de Tesla. Dans sa tribune, il développe une vision ultra-libérale des rapports entre la puissance publique et le secteur privé, appelant à un démantèlement de pans entiers des prérogatives fédérales.
Vers un choc politique
Nul doute que ce projet de réforme radicale, porté par un proche du président au sommet de l’Etat, va provoquer un véritable séisme politique à Washington. Les prochains mois s’annoncent agités entre l’exécutif, le Congrès et l’administration Biden. De féroces batailles en perspective, arbitrées par une Cour suprême acquise aux conservateurs. L’Amérique s’apprête-t-elle à vivre une révolution reaganienne 2.0 ? Réponse dans les urnes en 2026.
