Face à l’intensification des combats dans l’est de l’Ukraine, le président Volodymyr Zelensky s’est prononcé en faveur de l’utilisation de mines antipersonnel fournies par les États-Unis. Une position qui suscite la controverse au sein de la communauté internationale.
Des armes jugées “très importantes” par Kiev
Lors d’une allocution mercredi, le chef de l’État ukrainien a salué la décision de Washington d’inclure des mines antipersonnel dans sa dernière tranche d’aide militaire. Zelensky les considère comme “très importantes (…) pour stopper les assauts russes”, alors que les troupes ukrainiennes font face à une offensive de grande ampleur à l’est du pays.
Cette position s’explique par la situation critique sur le terrain. Selon des sources proches du dossier, les soldats russes progressent face à des forces ukrainiennes en infériorité numérique et moins bien équipées. Kiev s’inquiète d’autant plus de cette avancée depuis la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine de novembre dernier.
L’Ukraine craint une baisse de l’aide américaine
Le retour au pouvoir de Trump fait en effet craindre à l’Ukraine une diminution du soutien crucial apporté par les États-Unis. Des sources diplomatiques redoutent que la nouvelle administration ne pousse Kiev à faire des concessions territoriales à Moscou.
C’est dans ce contexte tendu que Washington a choisi de fournir des mines antipersonnel à son allié ukrainien. Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin a justifié ce revirement tactique mercredi, expliquant que la Russie mise de plus en plus sur son infanterie. Selon lui, les Ukrainiens “ont besoin de choses qui peuvent aider à ralentir cet effort de la part des Russes”.
Une décision très critiquée
Malgré les assurances de Lloyd Austin sur le caractère “non persistant” des mines fournies, équipées de dispositifs d’autodestruction ou d’autodésactivation, cette décision a immédiatement été dénoncée par les organisations de défense des droits humains.
La Campagne internationale pour interdire les mines (ICBL) a qualifié mercredi cette décision de “désastreuse”.
Ce groupe, prix Nobel de la paix en 1997, a promis de tout faire pour que les États-Unis reviennent sur leur position.
Cette polémique intervient peu après que Washington ait donné son feu vert à l’Ukraine pour frapper le territoire russe avec des missiles longue portée de fabrication américaine. Une ligne rouge pour le Kremlin.
Entre le besoin vital de soutenir l’effort de guerre ukrainien et la crainte de franchir certaines limites, l’administration Biden marche sur un fil. Les prochaines semaines s’annoncent décisives tant sur le plan militaire que diplomatique dans ce conflit qui continue de s’enliser.