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Opposition RDC : Manifestations Prévues Contre Changement Constitution

En RDC, des poids lourds de l'opposition promettent des manifestations contre le projet de changement de Constitution du président Tshisekedi. Ils l'accusent de vouloir briguer un 3e mandat et dénoncent une dérive dictatoriale. La situation politique s'envenime à Kinshasa...

La scène politique s’enflamme en République démocratique du Congo alors que des figures majeures de l’opposition promettent une vague de manifestations contre le projet controversé de changement de Constitution porté par le président Félix Tshisekedi. Au cœur des critiques, l’accusation portée contre le chef de l’État de vouloir s’accrocher au pouvoir au-delà de la limite de deux mandats fixée par la loi fondamentale.

L’opposition monte au créneau

Devant la presse, Devos Kitoko, secrétaire général du parti Écidé de Martin Fayulu, ancien candidat à la présidentielle, a tiré la sonnette d’alarme. « Peuple congolais, l’heure est grave, réveillons-nous », a-t-il martelé lors d’une conférence réunissant plusieurs mouvements d’opposition dont des représentants du parti de l’ex-président Joseph Kabila et du mouvement de l’homme d’affaires Moise Katumbi, lui aussi candidat malheureux à la dernière élection.

Dans une déclaration commune, l’opposition fustige ce qu’elle qualifie de « coup d’État constitutionnel » visant à permettre au président Tshisekedi de « briguer un 3e mandat ». Les opposants dénoncent une « dérive dictatoriale » et appellent la population à se mobiliser massivement.

Des manifestations citoyennes à travers tout le pays et dans la diaspora seront organisées dans les jours à venir pour défendre notre Constitution et barrer la route à Monsieur Félix Tshisekedi.

Déclaration commune de l’opposition

Une révision constitutionnelle qui divise

Ces dernières semaines, le président Tshisekedi a réitéré à plusieurs reprises sa volonté de faire adopter une révision de la Constitution. Si les contours exacts de cette réforme restent flous, ses déclarations ont suffi à mettre le feu aux poudres dans un pays où la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels est un acquis âprement défendu.

Le souvenir des manifestations meurtrières de 2015 contre une loi électorale perçue comme un stratagème pour maintenir Joseph Kabila au pouvoir est encore vif dans les mémoires. À l’époque, la mobilisation populaire avait obligé le président à renoncer à briguer un troisième mandat.

Un bras de fer qui s’annonce

Selon la Constitution congolaise, toute modification du texte suprême doit être approuvée soit par référendum convoqué par le président, soit par un vote à la majorité des 3/5e du Parlement. Alors que le camp présidentiel contrôle les deux chambres, l’opposition entend bien donner de la voix dans la rue pour faire barrage au projet.

Dans un pays marqué par des décennies d’instabilité politique, où la démocratie reste un combat de tous les jours, ce nouveau bras de fer entre pouvoir et opposition fait craindre une escalade des tensions. Tous les regards sont désormais braqués sur l’ampleur que prendront les manifestations annoncées et la réponse qu’y apportera le régime.

Une chose est sûre : la bataille pour le respect de la Constitution ne fait que commencer en RDC. Et comme souvent dans ce vaste pays d’Afrique centrale, c’est la rue qui pourrait avoir le dernier mot.

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