Le rugby international n’est pas épargné par les coups durs cette saison. Selon des sources proches du dossier, le puissant centre australien Samu Kerevi a écopé d’une lourde sanction disciplinaire suite à son geste dangereux lors de la victoire des Wallabies face au Pays de Galles samedi dernier à Cardiff (52-20).
Un plaquage qui fait polémique
La scène s’est déroulée juste après la mi-temps de cette rencontre comptant pour la tournée d’automne. Sur une action offensive galloise, Samu Kerevi s’est rendu coupable d’un plaquage haut et dangereux sur le troisième ligne adverse Jac Morgan. Un geste qui n’a pas échappé à l’arbitre de la rencontre qui a immédiatement brandi un carton rouge à l’encontre du trois-quarts centre australien, synonyme d’exclusion définitive.
Si la décision arbitrale sur le terrain ne souffrait d’aucune contestation au vu de la dangerosité du geste, restait à connaître la sanction qui serait infligée à Kerevi par la commission de discipline indépendante de World Rugby. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette dernière n’a pas fait dans la dentelle.
Une sanction exemplaire
Après avoir étudié le dossier et entendu le joueur, la commission a décidé d’infliger à Samu Kerevi une suspension de 3 matchs. Le centre aux 50 sélections sous le maillot australien manquera donc le dernier test-match automnal crucial face à l’Écosse dimanche prochain mais également l’ouverture du championnat japonais avec son club des Urayasu D-Rocks.
Cette sanction, relativement lourde comparée à d’autres cas similaires, s’explique selon la commission par la “gravité du geste non maîtrisé”, mettant en danger l’intégrité physique de l’adversaire. Un message fort envoyé par les instances pour tenter de préserver la santé des joueurs sur les terrains.
Un coup dur pour les Wallabies
Au-delà de la polémique suscitée, cette suspension tombe au plus mal pour la sélection australienne. Samu Kerevi, titulaire indiscutable au centre, était l’un des grands artisans du renouveau des Wallabies depuis le dernier mondial. Son absence sera difficile à combler face au XV du Chardon pour conclure la tournée.
Dave Rennie, le sélectionneur australien, devra trouver des solutions pour compenser ce forfait de poids, alors que son équipe restait sur une belle dynamique avec deux victoires probantes en autant de matchs.
C’est une lourde perte pour nous. Samu est un joueur essentiel qui apporte énormément à notre jeu et à notre groupe. Il a commis une erreur et il en est conscient. Nous acceptons la décision et nous devons maintenant nous concentrer sur l’Écosse.
– réaction à chaud de Dave Rennie
Des règles de plaquage toujours plus strictes
L’affaire Kerevi illustre une nouvelle fois la volonté des instances dirigeantes de protéger au maximum les joueurs sur les terrains. Depuis plusieurs saisons, World Rugby a progressivement durci son règlement pour sanctionner avec une sévérité accrue les plaquages hauts et/ou non maîtrisés.
Une tendance de fond qui ne fait pas l’unanimité chez certains amateurs et observateurs, dénonçant une dénaturation progressive du rugby. Mais du côté des instances, le cap est clair :
La priorité absolue est la santé des joueurs. Nous devons avoir un règlement à la hauteur des enjeux, la tête doit être intouchable. Nous travaillons sans relâche avec les fédérations pour faire évoluer les mentalités et les pratiques.
– un dirigeant de World Rugby
Samu Kerevi et les Wallabies en ont donc fait les frais. Reste à savoir maintenant comment les Australiens vont négocier cette absence de marque pour leur dernier rendez-vous automnal, avec la perspective d’une tournée réussie en cas de victoire en Écosse.
Les principaux enseignements
- Samu Kerevi suspendu 3 matchs pour un plaquage haut et dangereux
- Le centre manquera le test-match contre l’Écosse et le début de saison au Japon
- Un coup dur pour les Wallabies et leur dynamique actuelle
- World Rugby déterminé à durcir les sanctions pour protéger les joueurs
- Un règlement renforcé qui ne fait pas l’unanimité chez les puristes
Le cas Kerevi rappelle que la sécurité prime désormais sur toutes les autres considérations dans le rugby moderne. Une tendance lourde qui se confirme saison après saison. Aux joueurs et aux staffs de s’adapter en conséquence pour éviter de se retrouver pénalisés à des moments clés.