Le Proche-Orient sombre dans un cycle infernal de violences. Selon des sources proches de l’armée libanaise, quatre soldats ont péri mercredi dans des frappes israéliennes qui ont visé le sud du pays des cèdres. Un nouveau palier franchi dans l’escalade meurtrière qui oppose Israël au mouvement chiite Hezbollah. En parallèle, les combats font rage dans la bande de Gaza, théâtre d’un lourd bilan humain, tandis que la Syrie est également touchée. Démêler les fils de cet écheveau conflictuel qui ensanglante la région et précipite les populations dans une crise humanitaire d’une ampleur inédite.
Liban-Israël : la poudrière s’embrase
Le décès de quatre militaires libanais dans un raid israélien mercredi fait suite à une frappe la veille qui avait déjà coûté la vie à trois soldats à Sarafand, au sud de Beyrouth. L’armée israélienne dit avoir visé plus d’une centaine de cibles du Hezbollah en 24 heures, tuant au passage deux commandants de cette organisation considérée comme terroriste par l’État hébreu. Une offensive terrestre d’envergure est en cours depuis fin septembre.
Le secrétaire général du Hezbollah, Naïm Qassem, s’apprête à prendre la parole ce mercredi. Son prédécesseur Hassan Nasrallah avait été éliminé le mois dernier dans une attaque ciblée. Le nouveau dirigeant devrait adopter une ligne dure, rendant improbable toute désescalade à court terme entre les frères ennemis.
La communauté internationale appelle au calme
Paris a fermement condamné les tirs de roquettes présumés du Hezbollah contre la force onusienne de la Finul déployée dans le sud du Liban. Des Casques bleus français ont également essuyé des tirs, sans déplorer de victimes. La France exhorte au respect de la liberté de circulation de la Finul, dont la mission de maintien de la paix apparaît plus que jamais compromise.
Il faut sortir d’une vision manichéenne du conflit au Proche-Orient.
David Khalfa et Ghaith al-Omari, experts de la région
Gaza, théâtre d’une tragédie sans fin
Pendant ce temps, la bande de Gaza s’enfonce dans un chaos indescriptible. La Défense civile palestinienne a annoncé mercredi la mort de 17 personnes, dont un bébé, dans des raids israéliens nocturnes. Selon des sources militaires, Tsahal déplore un mort et un officier grièvement blessé dans des affrontements acharnés au nord de l’enclave.
- Des frappes israéliennes ont fait deux morts près d’une école de l’ONU servant de refuge.
- Les infrastructures civiles, des hôpitaux aux habitations, ne sont pas épargnées.
- L’armée israélienne semble poser les jalons d’une présence durable à Gaza.
Des voix dissidentes commencent à s’élever au sein-même de Tsahal. Le quotidien Haaretz rapporte que des réservistes mettent en cause la légalité des ordres, tandis que seize enquêtes criminelles visant des soldats ont été ouvertes. La crise humanitaire, elle, prend une ampleur inédite.
La Syrie également touchée
La ville antique de Palmyre n’est pas épargnée par la furie guerrière israélienne. Un raid aérien y a fait plusieurs blessés mercredi matin, touchant des immeubles résidentiels ainsi qu’une zone industrielle selon des sources officielles syriennes. Damas a maintes fois accusé Israël de bombarder son territoire, sans reconnaissanceexplicite de l’État hébreu.
En ciblant le Liban, la Syrie et Gaza de manière répétée et intensive, Israël prend le risque d’une déflagration régionale. Son bras de fer musclé avec le Hezbollah pourrait dégénérer en conflit ouvert, entraînant dans son sillage une myriade d’acteurs et de fronts. Le sort des populations civiles, premières victimes de ce cycle de représailles, semble bien loin des préoccupations des antagonistes.
Il est plus que temps pour la communauté internationale de se saisir du dossier afin d’éviter l’embrasement généralisé. Mais dans une région minée par des décennies de conflits, où les rancœurs sont tenaces et les intérêts divergents, ramener la paix relève d’une mission quasi-impossible. Le Proche-Orient risque de sombrer durablement dans un engrenage infernal aux conséquences potentiellement dévastatrices.
