Un procès retentissant s’ouvre ce lundi aux assises de l’Ariège. Sur le banc des accusés, Jean-Philippe Desbordes, journaliste et essayiste de renom ayant travaillé pour de grands médias comme Arte, Radio France ou Libération. Il est jugé pour viols, actes de torture et barbarie sur les filles mineures de son ex-compagne. L’affaire, qui secoue le milieu journalistique, met en lumière les dérives d’une personnalité influente.
De brillant journaliste à gourou manipulateur
Âgé d’une cinquantaine d’années, Jean-Philippe Desbordes s’était forgé une solide réputation dans les médias de gauche. Auteur de plusieurs essais remarqués comme “Mon enfant n’est pas un cœur de cible” et “Atomic Park”, il décide de changer de vie en 2017. Il s’installe alors en Ariège pour y enseigner l’aïkido et pratiquer ce qu’il appelle l'”aiki thérapie”, une méthode de son invention censée “libérer de ce qui empêche d’être soi-même”.
Mais derrière ce vernis de respectabilité se cachait une réalité bien plus sombre. Selon l’enquête, Jean-Philippe Desbordes aurait profité de son ascendant pour faire des filles de sa compagne, âgées de 9 à 16 ans, ses esclaves sexuelles.
“J’étais une esclave, il me tenait en laisse”
Aux enquêteurs, Julie (prénom modifié), 16 ans au moment des faits, livre un récit glaçant. Séduite et manipulée par cet homme charismatique, elle s’installe chez lui. Très vite, les abus commencent :
“Que je dise oui ou non, je n’avais pas le choix. J’ai compris que si j’étais trop récalcitrante, mes sœurs allaient y passer.”
Julie, victime présumée
Attouchements, fellations forcées, pénétrations douloureuses… Le calvaire de l’adolescente dure des mois. Ses sœurs de 9 et 14 ans auraient aussi été victimes d’attouchements.
Un “pervers narcissique” aux pulsions sadiques
L’enquête et les expertises psychiatriques dressent le portrait accablant d’un “pervers narcissique” ne supportant pas la frustration et la contradiction. Ses pulsions sadiques s’exprimaient au détriment de très jeunes filles vulnérables :
“Il aimait quand c’était douloureux pour moi.”
Julie
Jean-Philippe Desbordes conteste les faits et parle de “relations consenties”. Mais les récits circonstanciés et les expertises ne laissent guère de doute sur un système d’emprise et de contraintes.
Un procès sous haute tension
Très attendu, ce procès promet d’être éprouvant pour les victimes présumées. Elles devront affronter le regard de leur bourreau présumé et revivre leur calvaire à la barre. La défense tentera de jeter le doute en évoquant d’éventuelles incohérences ou failles dans les récits.
Mais au vu des éléments accablants du dossier, Jean-Philippe Desbordes risque une très lourde peine. Les réquisitions et plaidoiries s’annoncent intenses dans cette affaire hors norme, symbole d’une forme d’impunité médiatique qui semble toucher à sa fin. Le verdict est attendu en fin de semaine.