Un vent de panique souffle sur les couloirs des administrations fédérales américaines. Alors que Donald Trump s’apprête à reprendre les rênes du pays, ses promesses de purge au sein de la fonction publique font trembler les agents de l’État. Elon Musk, fraîchement nommé à la tête du nouveau ministère de l’Efficacité gouvernementale, annonce déjà vouloir sabrer 2000 milliards de dollars dans les dépenses. Une réduction drastique des effectifs semble inévitable.
La traque des fonctionnaires “subversifs” est lancée
Un groupe proche de la Heritage Foundation, influent think tank conservateur, a déjà établi une liste noire de 60 fonctionnaires jugés hostiles aux mesures anti-immigration promises par Trump. Leurs noms, photos, CV et informations financières ont été postés en ligne, dans le but assumé d’obtenir leur éviction. Une véritable chasse aux sorcières inspirée des heures les plus sombres du maccarthysme, dénonce le principal syndicat de la fonction publique.
Partir avant d’être poussés vers la sortie
Face à la menace, de nombreux agents fédéraux songent à quitter le navire d’eux-mêmes. «On pense tous à partir», confie sous couvert d’anonymat une employée du service des ressources humaines d’un grand ministère. «Tout le monde met son CV à jour, on s’échange des tuyaux sur les boîtes qui recrutent. C’est la panique.» Préférer un départ volontaire plutôt que d’attendre un licenciement sec, tel semble être le choix d’une majorité silencieuse au sein de l’administration.
Dans quelques mois, les Américains vont se plaindre que le renouvellement de leur passeport ne fonctionne plus et que les remboursements Medicare n’arrivent pas. Mais il sera trop tard.
Un haut fonctionnaire du Trésor
Musk à la manœuvre pour «disrupter» la fonction publique
Pour mener à bien sa mission, Elon Musk pourra compter sur les pleins pouvoirs conférés par le président Trump. Son ministère aura la haute main sur les embauches comme sur les licenciements au sein des agences fédérales, court-circuitant les gardes-fous habituels. Le milliardaire, habitué aux méthodes expéditives dans ses entreprises, entend bien imprimer sa marque sur une administration qu’il juge pléthorique et inefficace.
Mais nombre d’observateurs s’inquiètent d’une perte massive de compétences et d’expertise au sein de l’État, au moment où les défis sont immenses. «On ne peut pas gérer un pays comme une start-up. Derrière chaque fonctionnaire, il y a une mission de service public essentielle», alerte un spécialiste des politiques publiques. Qu’adviendra-t-il de la recherche sur les maladies infectieuses, des contrôles sur l’industrie agro-alimentaire ou de la sécurité aérienne avec 30% d’emplois en moins ?
Le modèle français comme contre-exemple
Pour certains, le «spoil system» trumpien renvoie aux heures les plus sombres de la féodalité administrative. «C’est le retour au XIXe siècle, quand les présidents viraient tous les fonctionnaires à chaque alternance pour placer leurs amis», déplore un historien. À l’inverse, le modèle français d’une fonction publique de carrière, protégée du pouvoir politique, fait figure de rempart. Mais pour combien de temps encore, alors que les sirènes de la réforme de l’État à la mode américaine se font entendre jusqu’à l’Élysée ?
- 25% des fonctionnaires fédéraux craignent de perdre leur emploi dans les prochains mois
- 40% envisagent de démissionner avant la vague de licenciements annoncée
- 2000 milliards de dollars, c’est le montant des coupes budgétaires promises par Elon Musk
Face à la brutalité de la purge qui s’annonce, certains tentent d’organiser la résistance en interne. Des groupes de discussion secrets se montent sur les messageries cryptées, des alliances se nouent entre différents services. Mais le rapport de force semble bien inégal face à un président déterminé à «drainer le marigot» de Washington par tous les moyens. Les prochains mois s’annoncent décisifs pour l’avenir de la fonction publique américaine. Et au-delà, pour la nature même de l’État outre-Atlantique.
Pour mener à bien sa mission, Elon Musk pourra compter sur les pleins pouvoirs conférés par le président Trump. Son ministère aura la haute main sur les embauches comme sur les licenciements au sein des agences fédérales, court-circuitant les gardes-fous habituels. Le milliardaire, habitué aux méthodes expéditives dans ses entreprises, entend bien imprimer sa marque sur une administration qu’il juge pléthorique et inefficace.
Mais nombre d’observateurs s’inquiètent d’une perte massive de compétences et d’expertise au sein de l’État, au moment où les défis sont immenses. «On ne peut pas gérer un pays comme une start-up. Derrière chaque fonctionnaire, il y a une mission de service public essentielle», alerte un spécialiste des politiques publiques. Qu’adviendra-t-il de la recherche sur les maladies infectieuses, des contrôles sur l’industrie agro-alimentaire ou de la sécurité aérienne avec 30% d’emplois en moins ?
Le modèle français comme contre-exemple
Pour certains, le «spoil system» trumpien renvoie aux heures les plus sombres de la féodalité administrative. «C’est le retour au XIXe siècle, quand les présidents viraient tous les fonctionnaires à chaque alternance pour placer leurs amis», déplore un historien. À l’inverse, le modèle français d’une fonction publique de carrière, protégée du pouvoir politique, fait figure de rempart. Mais pour combien de temps encore, alors que les sirènes de la réforme de l’État à la mode américaine se font entendre jusqu’à l’Élysée ?
- 25% des fonctionnaires fédéraux craignent de perdre leur emploi dans les prochains mois
- 40% envisagent de démissionner avant la vague de licenciements annoncée
- 2000 milliards de dollars, c’est le montant des coupes budgétaires promises par Elon Musk
Face à la brutalité de la purge qui s’annonce, certains tentent d’organiser la résistance en interne. Des groupes de discussion secrets se montent sur les messageries cryptées, des alliances se nouent entre différents services. Mais le rapport de force semble bien inégal face à un président déterminé à «drainer le marigot» de Washington par tous les moyens. Les prochains mois s’annoncent décisifs pour l’avenir de la fonction publique américaine. Et au-delà, pour la nature même de l’État outre-Atlantique.