Imaginez un monde où les organisations fonctionnent de manière transparente, où les décisions sont prises collectivement par une communauté engagée. C’est la promesse des Organisations Autonomes Décentralisées (DAO). Cependant, pour que ce rêve devienne réalité, les DAO doivent relever un défi majeur : repenser leur modèle de gouvernance. Et si la clé se trouvait du côté des géants de la Silicon Valley, comme Meta ?
Le Talon d’Achille des DAO : La Gouvernance
Récemment, le protocole de prêt décentralisé Compound a été victime d’une attaque de gouvernance. Un groupe de détenteurs de tokens, surnommé les “GoldenBoys”, a utilisé son pouvoir de vote pour s’attribuer des millions de dollars en tokens COMP. Cet incident met en lumière une faille majeure dans la gouvernance des DAO : le principe “un token, un vote”.
Contrairement aux entreprises traditionnelles, où le poids des actionnaires est proportionnel à leur investissement, les DAO accordent un pouvoir égal à chaque détenteur de token. Cette approche, bien qu’égalitaire en apparence, rend les DAO vulnérables aux manipulations par des acteurs malveillants.
La Leçon de Meta : Le Modèle à Actions Multiclasses
Dans l’empire de Mark Zuckerberg, l’activisme actionnarial n’est pas une option. Meta a adopté une structure à actions multiclasses, où les actions détenues par les initiés ont un poids de vote supérieur à celles du public. Ainsi, Zuckerberg conserve le contrôle de l’entreprise, rendant pratiquement impossible toute tentative de prise de contrôle hostile.
Les DAO pourraient s’inspirer de ce modèle pour renforcer leur résilience face aux attaques de gouvernance. En attribuant un poids de vote différent selon le type de token ou le statut de l’actionnaire, elles pourraient s’assurer que les décisions critiques restent entre les mains des parties prenantes les plus engagées et compétentes.
Vers une Gouvernance DAO 2.0 : Les Pistes de Réflexion
Outre l’adoption d’un modèle à actions multiclasses, les DAO peuvent explorer d’autres pistes pour améliorer leur gouvernance :
- La Vérification d’Identité : Mettre en place des processus de KYC (Know Your Customer) pour s’assurer que chaque votant est unique et identifiable, tout en préservant l’anonymat grâce à des technologies comme la preuve à divulgation nulle de connaissance.
- L’Engagement Communautaire : Inciter les détenteurs de tokens à participer activement à la gouvernance en récompensant les comportements vertueux. Cela permettrait de s’assurer que les décisions sont prises par des parties prenantes informées et investies.
- Les Simulations de Crise : Réaliser régulièrement des exercices de “wargaming” pour anticiper les scénarios catastrophes et développer des réponses adaptées. Une préparation essentielle face à des acteurs malveillants toujours plus créatifs.
Les modèles de gouvernance dominés par les détenteurs de tokens, sans contrôle significatif, sont par nature vulnérables. C’est juste une question de temps.
Michael Lewellen, OpenZeppelin
L’avenir des DAO passera nécessairement par une remise en question de leurs fondamentaux. Si la décentralisation reste un principe cardinal, son application à la gouvernance doit être nuancée. Le nombre de voix ne fait pas la qualité des décisions, surtout lorsqu’il s’agit de questions techniques complexes ou de la sécurité des fonds des utilisateurs.
En s’inspirant des géants de la tech comme Meta, tout en capitalisant sur les atouts uniques de la blockchain, les DAO pourraient ouvrir un nouveau chapitre de leur histoire. Un chapitre où transparence et résilience ne seraient plus antinomiques, où la gouvernance serait à la fois inclusive et éclairée. La route est encore longue, mais les premiers pas sont prometteurs. À nous tous d’écrire la suite.
Vers une Gouvernance DAO 2.0 : Les Pistes de Réflexion
Outre l’adoption d’un modèle à actions multiclasses, les DAO peuvent explorer d’autres pistes pour améliorer leur gouvernance :
- La Vérification d’Identité : Mettre en place des processus de KYC (Know Your Customer) pour s’assurer que chaque votant est unique et identifiable, tout en préservant l’anonymat grâce à des technologies comme la preuve à divulgation nulle de connaissance.
- L’Engagement Communautaire : Inciter les détenteurs de tokens à participer activement à la gouvernance en récompensant les comportements vertueux. Cela permettrait de s’assurer que les décisions sont prises par des parties prenantes informées et investies.
- Les Simulations de Crise : Réaliser régulièrement des exercices de “wargaming” pour anticiper les scénarios catastrophes et développer des réponses adaptées. Une préparation essentielle face à des acteurs malveillants toujours plus créatifs.
Les modèles de gouvernance dominés par les détenteurs de tokens, sans contrôle significatif, sont par nature vulnérables. C’est juste une question de temps.
Michael Lewellen, OpenZeppelin
L’avenir des DAO passera nécessairement par une remise en question de leurs fondamentaux. Si la décentralisation reste un principe cardinal, son application à la gouvernance doit être nuancée. Le nombre de voix ne fait pas la qualité des décisions, surtout lorsqu’il s’agit de questions techniques complexes ou de la sécurité des fonds des utilisateurs.
En s’inspirant des géants de la tech comme Meta, tout en capitalisant sur les atouts uniques de la blockchain, les DAO pourraient ouvrir un nouveau chapitre de leur histoire. Un chapitre où transparence et résilience ne seraient plus antinomiques, où la gouvernance serait à la fois inclusive et éclairée. La route est encore longue, mais les premiers pas sont prometteurs. À nous tous d’écrire la suite.
