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Le Japon Investit Massivement dans l’IA pour Redevenir un Leader Tech

Le Japon veut investir 61 milliards € dans l'IA et les puces d'ici 2030. Découvrez son ambitieux plan pour redevenir un géant tech malgré les défis démographiques et géopolitiques... Un pari osé qui pourrait bouleverser la donne !

Un vent de changement souffle sur l’archipel du Soleil levant. Après avoir été relégué au second plan de la scène technologique mondiale, le Japon est bien décidé à retrouver son statut de puissance high-tech. Son arme secrète ? Un plan d’investissement massif de 61 milliards d’euros dans l’intelligence artificielle (IA) et les semi-conducteurs d’ici 2030. Une stratégie ambitieuse qui vise non seulement à doper sa compétitivité, mais aussi à faire face aux défis démographiques et géopolitiques de la région.

Une course contre la montre pour rattraper le retard

Si le Japon a longtemps été un pionnier de l’innovation, force est de constater qu’il a quelque peu perdu de sa superbe ces dernières décennies. Mais le géant asiatique n’a pas dit son dernier mot. Avec l’annonce par le Premier ministre Fumio Kishida d’un plan d’aides publiques de 10.000 milliards de yens (environ 61 milliards d’euros) pour soutenir les technologies de pointe, le pays du Soleil levant compte bien rattraper son retard.

Déjà, les projets fleurissent aux quatre coins de l’archipel. Le conglomérat SoftBank a annoncé vouloir développer un superordinateur utilisant des puces Nvidia dernière génération, tandis que les géants américains Microsoft, Amazon et Google ont tous prévu d’importants investissements dans l’IA au Japon courant 2024. Selon les experts, ce regain d’intérêt pour le marché nippon n’est pas anodin :

Pendant une période assez longue, le Japon a vu passer en observateur une grande partie de l’innovation, en particulier l’intelligence artificielle. Mais ces deux ou trois dernières années, le Japon a pris conscience du potentiel de ces technologies.

Kelly Forbes, présidente de l’AI Asia Pacific Institute

Relever les défis démographiques et énergétiques

Mais la route est encore longue pour l’empire du Soleil levant, qui doit composer avec une croissance atone, un déclin démographique et de vives tensions géopolitiques régionales. Autant de freins à son ambition technologique, que l’IA pourrait néanmoins aider à surmonter. Comme le souligne Seth Hays, auteur du Asia AI Policy Monitor :

Le Japon doit utiliser l’IA pour obtenir les gains de productivité qui lui permettront de continuer à vivre malgré son vieillissement.

Autre défi de taille : l’approvisionnement en énergie. Très dépendant des importations d’hydrocarbures, l’archipel pourrait peiner à alimenter les immenses centres de données et usines de semi-conducteurs nécessaires à ses projets IA. Et ce, alors même que le nucléaire peine à redémarrer dans le pays.

Taïwan, l’épée de Damoclès

Mais c’est surtout la situation à Taïwan qui inquiète Tokyo. L’île, qui produit l’essentiel des puces les plus avancées au monde, est sous la menace constante d’une invasion par la Chine populaire. Un scénario catastrophe que le Japon veut à tout prix éviter, en sécurisant ses approvisionnements. D’où son soutien appuyé à l’implantation sur son sol du taïwanais TSMC, numéro un mondial des semi-conducteurs.

Des investissements records qui témoignent de l’importance stratégique de ces composants, véritables “carburants” de l’innovation en IA. Selon Mme Forbes :

L’investissement japonais dans les semi-conducteurs vise à rester compétitif mais aussi à se préparer à cette tension géopolitique croissante.

Un cadre réglementaire attractif

Malgré ces obstacles, le Japon dispose d’atouts non négligeables dans la course à l’IA. À commencer par un cadre réglementaire plutôt souple et accommodant pour les entreprises du secteur, alors même que le pays milite pour une intelligence artificielle “sûre et sécurisée” sur la scène internationale.

Une approche pragmatique qui vise à attirer les investisseurs et faire de l’archipel une terre d’accueil pour l’IA. Avec à la clé, des dispositions parmi les plus favorables au monde en matière de droits d’auteur et de circulation transfrontalière des données. Seth Hays résume :

Les Japonais veulent s’imposer comme une nation pro-IA. Mais ils comptent bien aussi en tirer un retour sur investissement.

Pari osé pour le Japon, qui mise gros sur l’intelligence artificielle et les semi-conducteurs pour renouer avec son glorieux passé high-tech. Une stratégie audacieuse, à la hauteur des défis à relever, qui pourrait bien redistribuer les cartes de la technologie mondiale dans les années à venir. Réussira-t-il son come-back dans la cour des grands ? L’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : le géant asiatique est plus que jamais déterminé à reprendre sa place sur le trône de l’innovation.

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