Selon un récent rapport publié par l’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane exploiterait le Fonds d’investissement public (PIF), le fonds souverain du royaume, pour asseoir son pouvoir. L’ONG dénonce notamment des violations des droits humains liées à des mégaprojets financés par le PIF.
Une mainmise sur le fonds souverain en plein essor
D’après le rapport de HRW, le PIF, qui gère aujourd’hui environ 925 milliards de dollars d’actifs contre 84 milliards il y a 10 ans, serait passé sous le contrôle du prince héritier de 39 ans. L’organisation accuse Mohammed ben Salmane d’avoir saisi des entreprises et actifs appartenant à des Saoudiens arrêtés lors de purges anticorruption très médiatisées à partir de 2017, pour les placer ensuite sous le giron du PIF.
A travers le PIF, le prince héritier a consolidé un pouvoir économique d’Etat sans précédent, concentrant entre ses mains l’intégralité du pouvoir décisionnel, sans presque aucune contrainte quant à l’utilisation de la richesse nationale.
Rapport de Human Rights Watch
Des projets pharaoniques controversés
Le rapport de HRW lie également des entreprises du PIF à des abus dans certains des projets phares du programme Vision 2030, mis en place par Mohammed ben Salmane pour diversifier l’économie saoudienne. Sont notamment pointées du doigt :
- Des expulsions pour l’aménagement de Neom, mégalopole futuriste en plein désert
- Des démolitions à Jeddah pour faire place à des complexes commerciaux et touristiques de luxe
D’après l’ONG, les populations les plus marginalisées du royaume, comme les travailleurs migrants, les communautés rurales et les habitants pauvres, seraient les premières victimes des abus liés à ces projets soutenus par le prince héritier.
Un prince héritier qui échappe aux critiques
Si certains des abus mentionnés par HRW avaient déjà été documentés, à l’instar de l’implication d’avions appartenant à une société contrôlée par le PIF dans l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en 2018, Mohammed ben Salmane semble échapper aux critiques. Malgré l’indignation internationale suscitée par cette affaire, l’auteur du rapport souligne que le prince héritier a survécu à “cette période de bref isolement international pour devenir une figure centrale sur la scène mondiale”.
Face à cette situation, HRW exhorte les entreprises à éviter de travailler avec le PIF au vu des “impacts graves et irréversibles sur les droits humains” liés aux projets soutenus par le fonds. Mais le gouvernement et le PIF n’ont pour l’heure pas réagi à ces accusations. Le prince héritier saoudien parviendra-t-il à poursuivre ses ambitions en toute impunité ?
Si certains des abus mentionnés par HRW avaient déjà été documentés, à l’instar de l’implication d’avions appartenant à une société contrôlée par le PIF dans l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en 2018, Mohammed ben Salmane semble échapper aux critiques. Malgré l’indignation internationale suscitée par cette affaire, l’auteur du rapport souligne que le prince héritier a survécu à “cette période de bref isolement international pour devenir une figure centrale sur la scène mondiale”.
Face à cette situation, HRW exhorte les entreprises à éviter de travailler avec le PIF au vu des “impacts graves et irréversibles sur les droits humains” liés aux projets soutenus par le fonds. Mais le gouvernement et le PIF n’ont pour l’heure pas réagi à ces accusations. Le prince héritier saoudien parviendra-t-il à poursuivre ses ambitions en toute impunité ?