L’avenir des enfants de 2050 s’annonce sombre et périlleux. C’est le cri d’alarme lancé par l’Unicef dans son dernier rapport. L’agence onusienne chargée de l’enfance identifie trois grandes menaces qui pèsent sur le futur de nos jeunes : la transition démographique, les impacts grandissants du réchauffement climatique et les dangers des technologies connectées. Un cocktail explosif qui, sans action immédiate, pourrait bien hypothéquer le destin de toute une génération.
Une transition démographique à double tranchant
D’ici 2050, la population mondiale devrait atteindre les 10 milliards d’individus. Dans ce contexte, le nombre d’enfants restera relativement stable autour de 2,3 milliards. Mais cette apparente stabilité cache en réalité de profondes disparités régionales. En effet, dans certaines zones parmi les plus pauvres, notamment en Afrique subsaharienne, le nombre d’enfants va littéralement exploser.
Un véritable défi démographique qui pourrait se transformer en formidable opportunité économique… à condition de mettre en place dès maintenant les bonnes politiques. Car pour que cette jeunesse nombreuse puisse booster la croissance de demain, encore faut-il lui garantir l’accès à une éducation de qualité, à des services de santé performants et à des emplois décents.
À l’inverse, dans les pays les plus développés, les enfants pourraient représenter moins de 10% de la population. Se posera alors la question de leur place et de leurs droits au sein de sociétés vieillissantes focalisées sur d’autres problématiques.
Un réchauffement climatique dévastateur
Deuxième grande menace identifiée par l’Unicef : le changement climatique et ses impacts de plus en plus ravageurs. Si rien n’est fait pour enrayer la hausse des émissions de gaz à effet de serre, les enfants de 2050 grandiront dans un monde chaotique.
Canicules insupportables, inondations extrêmes, incendies dévastateurs… Selon les projections de l’Unicef, environ 8 fois plus d’enfants seront exposés à ces fléaux climatiques par rapport à l’an 2000. Des phénomènes météorologiques violents qui pourraient bien bouleverser leur quotidien, comme l’illustre Mamadou Doucouré, jeune Malien de 24 ans :
Imaginez un avenir où le changement climatique et les conditions difficiles forcent les écoles à passer en mode nuit, à cause des conditions insupportables pendant la journée.
Le danger des technologies connectées
Enfin, troisième tendance lourde soulignée par le rapport : le développement des nouvelles technologies, au premier rang desquelles l’intelligence artificielle. Nul doute que la maîtrise de ces outils sera un prérequis indispensable pour accéder aux parcours éducatifs et à la plupart des emplois du futur.
Seulement voilà : aujourd’hui, la fracture numérique reste béante. Quand 95% de la population est connectée à Internet dans les pays riches, ce taux chute à 26% dans les plus pauvres. Faute d’accès à l’électricité, à un réseau, à un simple téléphone ou ordinateur, des millions d’enfants risquent d’être laissés sur le bord du chemin.
Mais être connecté n’est pas non plus sans risque. L’explosion des nouvelles technologies sans garde-fou ni régulation expose les plus jeunes aux prédateurs sexuels et met en danger leurs données personnelles. Un vrai défi pour les décideurs.
Des solutions existent, à condition d’agir maintenant
Face à ce tableau assez sombre, l’Unicef se veut malgré tout optimiste. Car des solutions existent pour offrir un avenir meilleur aux enfants de 2050. Encore faut-il prendre les bonnes décisions dès aujourd’hui, comme l’explique Cécile Aptel, directrice adjointe de la division recherche de l’agence :
Il y a beaucoup de risques pour les enfants du futur, mais ce que nous avons voulu démontrer, c’est que les solutions sont dans les mains des décideurs actuels. La bonne direction ce sera une direction qui permettra aux enfants de survivre et de vivre le mieux possible en 2050.
Concrètement, le rapport explore plusieurs scénarios en fonction des investissements qui seront réalisés en faveur du développement humain et de la lutte contre le réchauffement climatique.
Ainsi, en l’absence de tout changement de cap, certaines améliorations sont attendues en matière d’accès à l’éducation primaire ou de réduction des inégalités entre filles et garçons. Mais dans le scénario le plus volontariste, c’est un véritable bond en avant qui se profile : tous les enfants pourraient ainsi bénéficier d’une éducation primaire et secondaire, tandis que les disparités de genre s’effaceraient dans toutes les régions du monde.
Un futur désirable à portée de main, à condition de faire preuve d’audace et de vision. Car l’avenir des enfants de 2050 est encore à écrire. À nous de faire en sorte qu’il soit le plus radieux possible.
