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Donald Trump, le Voldemort du G20 à Rio

Au G20 de Rio, le nom de Donald Trump n'était pas prononcé directement par les dirigeants, mais son retour imminent à la Maison Blanche était dans tous les esprits. Découvrez comment "celui dont on ne doit pas prononcer le nom" a hanté ce sommet international...

Tel un spectre planant sur le sommet du G20 à Rio de Janeiro, le futur retour de Donald Trump à la Maison Blanche était dans tous les esprits, même si les dirigeants présents se gardaient bien de prononcer son nom. Le président élu américain, dont le deuxième mandat débutera le 20 janvier prochain, était en quelque sorte devenu le “Voldemort” de ce rendez-vous international, celui dont on ne doit pas prononcer le nom.

Un président élu évoqué à demi-mot

Plutôt que de citer directement Donald Trump, les chefs d’État et de gouvernement ont préféré parler de la “prochaine administration” américaine, de “turbulences” ou de “changement” à venir. Le message était limpide, mais nul ne semblait vouloir nommer celui qui s’apprête à reprendre les rênes du pouvoir à Washington.

Même Emmanuel Macron, qui n’avait pas mâché ses mots au sujet de Trump lors de son premier mandat, s’est contenté de mises en garde voilées. Le président français a évoqué les risques d’une “fragmentation” de l’ordre international en cas de politiques tarifaires agressives, sans pour autant désigner nommément le dirigeant américain.

La menace de droits de douane pèse sur les esprits

Et pour cause, Donald Trump a promis durant sa campagne une hausse substantielle des droits de douane sur les produits importés aux États-Unis, avec des taux pouvant grimper jusqu’à 60% pour les marchandises chinoises. De quoi inquiéter bon nombre de ses homologues, qui redoutent les conséquences de telles mesures sur le commerce international.

Un sommet hanté par une présence fantomatique

Si son nom n’était pas prononcé, le visage de Donald Trump s’est tout de même invité au sommet, sur les pancartes de manifestants postés devant le lieu de la rencontre. Les réseaux sociaux n’étaient pas en reste, à l’image d’une publication partagée par le président argentin Javier Milei, comparant sa complicité apparente avec Trump au regard crispé affiché lors de sa rencontre avec le dirigeant brésilien de gauche Lula.

Dans les coulisses du G20, les délégations se montraient tout aussi circonspectes au sujet du futur locataire de la Maison Blanche. Certains diplomates européens disaient avoir déjà travaillé avec lui par le passé et être prêts à le refaire, tandis que des responsables américains assuraient que le sujet “Trump” n’avait pas été abordé lors des entretiens bilatéraux de Joe Biden.

L’ombre de Trump plane sur l’héritage de Biden

Cette discrétion sur le nom de Donald Trump peut aussi s’interpréter comme une marque de respect envers le président sortant Joe Biden, pour qui ce G20 de Rio constituait l’ultime grand rendez-vous international. Tout au long de son mandat, Biden avait pris soin d’éviter de nommer celui qu’il surnommait “mon prédécesseur”, devenu à présent son successeur.

Ironie du sort, c’est Joe Biden lui-même qui s’est fait presque fantomatique lors de ce sommet, en ratant la traditionnelle photo de famille pour cause de retard. Un couac protocolaire qui n’a pas manqué de faire jaser, certains y voyant un symbole de cette présidence sur le départ, déjà éclipsée par le tonitruant retour de Donald Trump.

Je suis sûr que vous continuerez à aller de l’avant, que je vous le demande ou non.

– Joe Biden, s’adressant à ses homologues du G20

Une façon pour le président démocrate de passer discrètement le témoin, non sans une pointe de fatalisme. Car qu’ils le veuillent ou non, les dirigeants du G20 devront bel et bien composer dès janvier prochain avec ce revenant de la politique américaine qui, tel un Voldemort, semble déjà jeter son ombre sur la diplomatie internationale.

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