Le paysage politique américain s’apprête à connaître un nouveau bouleversement. Donald Trump, le président fraîchement élu, vient en effet d’annoncer la nomination d’Howard Lutnick au poste stratégique de secrétaire au Commerce. Ce choix n’est pas anodin, loin s’en faut. PDG de la banque d’investissement Cantor Fitzgerald, Lutnick est surtout connu pour ses prises de position très critiques envers la Chine, laissant augurer un virage majeur dans les relations commerciales entre les deux superpuissances.
Un faucon anti-Chine aux manettes du commerce américain
Avec Lutnick, c’est un véritable faucon qui s’apprête à prendre les rênes de la politique commerciale des États-Unis. Celui qui était pressenti au départ pour le Trésor se retrouve finalement propulsé dans un rôle encore plus influent, avec autorité directe sur le représentant au Commerce, chargé notamment de la mise en place des droits de douane et des âpres négociations commerciales internationales.
Le nouveau secrétaire au Commerce ne s’en cache pas : il est un fervent partisan des velléités protectionnistes de Trump, prônant des droits de douane allant de 10 à 20% sur l’ensemble des produits entrant sur le sol américain, et même jusqu’à 60 à 100% pour ceux en provenance de l’Empire du Milieu. Une ligne dure qu’il a martelée tout au long de la campagne, dénonçant la “Chine qui attaque l’Amérique aux tripes” en inondant le pays de fentanyl mortel.
La fin du “nonsense des élites” ?
Au-delà de la Chine, c’est tout un pan de l’économie américaine que Lutnick entend réformer en profondeur. Déplorant la perte d’emplois dans le secteur manufacturier, il n’a pas hésité à qualifier les voitures électriques de “non-sens des élites”, tout en insistant sur la nécessité de juguler l’inflation galopante, l’un des chevaux de bataille de la campagne trumpiste.
Il souhaite réduire fortement les normes existantes
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Le soutien d’Elon Musk, un atout de poids
Dans cette croisade tous azimuts, Lutnick peut compter sur des soutiens de poids, à commencer par celui d’Elon Musk. L’entrepreneur milliardaire, autre proche de Trump, l’a publiquement adoubé, estimant qu’il “mettrait vraiment en œuvre le changement”, là où son rival Scott Bessent ne serait qu’un “choix du statu quo”. Un boost non négligeable pour celui qui a longtemps lorgné le Trésor.
Cap sur 2024
Mais au-delà des enjeux économiques immédiats, c’est bien un virage politique de fond qui se profile avec cette nomination surprise. Démocrate revendiqué durant de longues années, Lutnick a apporté son soutien et ses deniers aux deux bords avant de se ranger derrière Trump en 2020 puis 2024. Un ralliement qui résonne comme un coup de tonnerre à l’aube de ce nouveau mandat, et qui pourrait durablement redistribuer les cartes du jeu politique et économique mondial pour les années à venir.
Une chose est sûre : avec Howard Lutnick à la barre, la politique commerciale américaine s’apprête à prendre un virage serré. Reste à savoir si le nouveau secrétaire au Commerce parviendra à tenir le cap face aux inévitables vents contraires, et surtout, quelles seront les répercussions concrètes de cette ligne dure pour les entreprises et les consommateurs des deux côtés du Pacifique. Les prochains mois s’annoncent déterminants.