Le spectre d’une nouvelle flambée de violences plane sur le Proche-Orient. Ce mardi, l’armée israélienne a pointé un doigt accusateur vers le mouvement islamiste libanais Hezbollah, lui imputant des tirs de roquettes ayant visé deux positions des forces de maintien de la paix de l’ONU (Finul) dans le sud du Liban. Une escalade qui ravive les tensions dans cette poudrière.
Le Hezbollah dans le viseur d’Israël
Selon le communiqué de l’armée israélienne, le Hezbollah a d’abord lancé une roquette vers 09h50 locales sur une position de la Finul dans le secteur de Ramia. Puis vers 13h30, le groupe chiite a de nouveau pris pour cible les Casques bleus, endommageant cette fois leurs installations à Chamaa avec “un certain nombre de roquettes”. Si aucun blessé n’est à déplorer, l’attaque a néanmoins secoué le contingent italien sur place.
Cinq militaires italiens ont été placés en observation à l’infirmerie de la base.
Le ministère italien de la Défense
Un porte-parole de la Finul a précisé que la force onusienne avait subi plus de 30 incidents en octobre, causant des dommages matériels ou blessant ses membres, dont une vingtaine imputables aux actions israéliennes. La mission, déployée depuis 1978 le long de la Ligne bleue séparant Israël et le Liban, compte plus de 10 000 Casques bleus.
Le Hezbollah ouvre un “front de soutien” au Hamas
Cette dangereuse escalade s’inscrit dans un contexte de vives tensions. Le 8 octobre 2023, le Hezbollah avait lancé un “front de soutien” au Hamas palestinien au lendemain de son offensive historique en Israël et du déclenchement de la guerre à Gaza. Depuis, le mouvement chiite multiplie les tirs de roquettes quasi-quotidiens, poussant quelque 60 000 habitants du nord d’Israël à fuir leurs domiciles.
Israël riposte avec force
En réaction à ces attaques, Israël a lancé dès le 23 septembre une intense campagne de bombardements aériens au Liban, avant de lancer une semaine plus tard une offensive terrestre dans le sud du pays visant les positions du Hezbollah. L’objectif : empêcher le groupe de mener des opérations sur le territoire israélien.
La stabilité régionale menacée
Cette nouvelle poussée de fièvre fait craindre une dangereuse escalade dans une région déjà sous haute tension. Les accrochages à répétition entre le Hezbollah et Israël, sur fond de conflit israélo-palestinien, sont autant d’étincelles menaçant d’embraser ce baril de poudre. La Finul, malgré ses efforts, peine à calmer le jeu entre les belligérants, alors que le Liban s’enfonce dans une profonde crise.
Face à ces développements inquiétants, la communauté internationale retient son souffle. Une réunion d’urgence du Conseil de Sécurité de l’ONU pourrait être convoquée dans les prochains jours, alors que les chancelleries multiplient les appels au calme. Tout nouveau dérapage pourrait précipiter la région dans un cycle de représailles incontrôlable aux conséquences catastrophiques.