Mille jours se sont écoulés depuis le début de l’invasion russe en Ukraine. Un cap symbolique franchi dans un contexte particulièrement tendu, alors que les troupes ukrainiennes reculent sur plusieurs secteurs du front et que Moscou brandit avec insistance la menace de l’arme nucléaire. Malgré l’adversité, Kiev reste déterminé à ne jamais se soumettre à l’envahisseur.
Une situation militaire préoccupante pour l’Ukraine
Depuis plusieurs mois, l’armée ukrainienne perd du terrain face aux forces russes, mieux équipées et plus nombreuses. Les troupes de Moscou avancent dans l’est du pays, notamment près de Kourakhové, Pokrovsk et Koupiansk. Parallèlement, la Russie intensifie ses frappes de missiles et de drones contre les villes et infrastructures ukrainiennes, faisant de nombreuses victimes civiles.
Dans la nuit de lundi à mardi, un bombardement russe a tué dix personnes, dont un enfant, dans la région de Soumy. La veille, dix autres civils avaient perdu la vie dans une attaque similaire à Odessa. L’approche de l’hiver fait craindre une aggravation de la situation humanitaire, les coupures d’électricité et de chauffage se multipliant.
L’inquiétude d’un soutien occidental vacillant
Pour Kiev, l’incertitude plane quant à la pérennité de l’aide américaine. Le retour annoncé de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier prochain suscite l’inquiétude. L’ancien président pourrait en effet faire pression sur l’Ukraine pour qu’elle consente à des concessions, offrant ainsi une victoire politique et militaire à Vladimir Poutine.
Cette perspective alarme également les Européens, qui se sont réunis mardi à Varsovie pour évoquer l’avenir des relations transatlantiques et la défense du Vieux Continent. L’Allemagne, deuxième contributeur à l’effort de guerre ukrainien derrière les États-Unis, a suscité la colère de Kiev en renouant le dialogue avec Moscou après deux ans de silence.
Une alliance Moscou-Pyongyang-Téhéran qui défie l’Occident
Pour contrer le soutien occidental à l’Ukraine, la Russie a tissé des liens étroits avec la Corée du Nord et l’Iran. Pyongyang fournirait des missiles, des munitions et jusqu’à 10 000 soldats à Moscou, tandis que Téhéran est accusé de livrer des drones d’attaque et des missiles balistiques. Cette coalition hostile inquiète Kiev et ses alliés.
Cette guerre a permis à Moscou de bâtir une alliance militaire avec la Corée du Nord et l’Iran, une menace mondiale qui déstabilise l’Europe, l’Asie du Sud-Est et le Moyen-Orient.
Ministère ukrainien des Affaires étrangères
La menace nucléaire brandie par le Kremlin
En réponse à la décision américaine d’autoriser l’Ukraine à frapper le territoire russe avec des missiles longue portée, Vladimir Poutine a signé mardi un décret élargissant les conditions d’utilisation de l’arme nucléaire. La nouvelle doctrine prévoit désormais la possibilité d’une frappe atomique en cas d’attaque “massive” menée par un pays non-nucléaire mais soutenu par une puissance nucléaire, visant clairement Kiev et Washington.
Il était nécessaire d’adapter nos fondements de la doctrine nucléaire à la situation actuelle.
Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin
Malgré cette escalade verbale, l’Ukraine refuse de plier. La diplomatie ukrainienne a rappelé que la sécurité internationale passe par “le rétablissement de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Ukraine”. Kiev appelle à la fermeté face à Moscou, estimant que la paix ne pourra être obtenue “par la force et non par l’apaisement”, en référence aux concessions faites à Hitler avant la Seconde Guerre mondiale.
Un avenir incertain, l’Ukraine déterminée à se battre
À l’heure où ce conflit entre dans une phase décisive, l’issue reste incertaine. Affaiblie militairement, confrontée à une coalition hostile et à la menace nucléaire, l’Ukraine peut-elle encore espérer une victoire totale ? Le soutien de ses alliés occidentaux sera crucial, alors que l’Europe redoute pour sa propre sécurité et que les États-Unis pourraient changer leur fusil d’épaule.
Une chose est sûre : malgré mille jours d’une guerre dévastatrice, l’Ukraine reste déterminée à se battre pour sa liberté et son intégrité territoriale. Kiev refuse catégoriquement toute concession et veut croire que la communauté internationale saura faire preuve de la fermeté nécessaire pour contrer les ambitions expansionnistes de Moscou. Les prochains mois s’annoncent décisifs pour l’avenir de l’Ukraine et la stabilité de l’Europe toute entière.