Cet hiver, la caserne de la Benauge à Bordeaux va troquer temporairement son uniforme de pompier contre celui de refuge pour les personnes sans-abri. Avant de se métamorphoser en hôtel branché d’ici 2028, ce bâtiment emblématique aux allures de grand Meccano va d’abord servir une noble cause : protéger les plus démunis des rigueurs de l’hiver.
Un abri de haute qualité pour affronter le froid
Dès le 20 novembre et jusqu’à la fin de la vague de froid, pas moins de 72 sans-abri pourront poser leurs valises dans cet édifice monumental, inscrit au titre des monuments historiques. Un dispositif d’hébergement d’urgence salutaire, orchestré par le Diaconat de Bordeaux, association engagée auprès des personnes en détresse.
Cette opération vient renforcer l’arsenal déjà déployé en Gironde pour venir en aide aux sans-abri, qui compte plus de 1900 places pérennes selon la préfecture. Un coup de pouce bienvenu à l’approche de l’hiver.
Bordeaux, une ville active contre le sans-abrisme
La ville de Bordeaux n’en est pas à son coup d’essai en matière de solidarité envers les sans-domicile. Lors de la dernière « Nuit de la Solidarité », 466 personnes à la rue et 347 en bidonvilles, dont 202 enfants, ont été recensées par la municipalité et les associations. Des chiffres qui témoignent de l’ampleur de la tâche.
Le quai Deschamps, situé non loin de la caserne Benauge, abrite ainsi un important camp de fortune dont la justice a récemment ordonné le démantèlement. Une décision qui rend encore plus crucial le besoin de solutions d’hébergement alternatives.
La Benauge, un joyau architectural au service des plus fragiles
Avec sa façade tricolore et son architecture avant-gardiste, la caserne de la Benauge ne passe pas inaperçue dans le paysage bordelais. Cet ancien QG des soldats du feu, construit dans les années 50, va faire l’objet d’une spectaculaire rénovation pour renaître en hôtel lifestyle d’ici 2028.
Mais avant de troquer son bleu de travail contre des atours plus glamour, la Benauge va d’abord revêtir son plus bel habit : celui de havre chaleureux pour celles et ceux qui en ont le plus besoin. Un pied-de-nez à la précarité, le temps d’un hiver.
Nous sommes très heureux de pouvoir mettre ce bâtiment remarquable au service des plus démunis pendant la période hivernale. C’est tout le sens de notre mission associative.
Un responsable du Diaconat de Bordeaux
Un chantier pharaonique en perspective
Passée la trêve hivernale, la caserne Benauge entamera sa mue pour devenir un complexe hôtelier de 95 chambres, agrémenté d’un restaurant avec vue panoramique. Un lifting à 54 millions d’euros qui débutera fin 2025 pour s’achever en 2028.
D’ici là, ce géant de béton et d’acier aura le temps de réchauffer bien des cœurs et de redonner un peu d’espoir aux laissés-pour-compte. Une parenthèse enchantée avant le grand saut dans le monde des paillettes. Ou quand l’utilité publique épouse la beauté patrimoniale, pour le meilleur et surtout pour les plus fragiles.
