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Un émissaire américain au Liban pour négocier une trêve cruciale

Un émissaire américain est au Liban pour des négociations cruciales sur une proposition de trêve entre Israël et le Hezbollah, espoir d'une accalmie après plus d'un an d'affrontements meurtriers. Mais des obstacles demeurent, Israël avertissant de nouvelles opérations en cas d'attaque...

Les espoirs d’une sortie de crise se renforcent au Liban, avec l’arrivée mardi d’un émissaire spécial américain venu discuter d’une proposition de trêve entre Israël et le Hezbollah. Après plus d’un an d’affrontements meurtriers, les États-Unis et la France intensifient leurs efforts diplomatiques pour mettre fin au conflit transfrontalier qui a fait des milliers de victimes.

Une proposition américaine accueillie favorablement par le Liban

Amos Hochstein, l’émissaire du président américain, a entamé des discussions cruciales à Beyrouth avec les principaux responsables libanais. Sur la table, un plan en 13 points présenté la semaine dernière, prévoyant notamment une trêve de 60 jours et le déploiement de l’armée libanaise dans le sud du pays.

Selon une source proche des négociations, le Liban aurait un point de vue “très positif” sur cette initiative, les derniers détails étant en cours de finalisation. Un optimisme partagé par les chancelleries occidentales, qui multiplient les appels au dialogue pour éviter une escalade incontrôlable dans la région.

Le lourd bilan d’un conflit asymétrique

Depuis le début de la guerre ouverte le 23 septembre dernier, au moins 3500 personnes ont péri côté libanais d’après le ministère de la Santé, en grande majorité des civils. En face, Israël déplore 46 victimes civiles et 78 militaires. Des dizaines de milliers d’habitants ont dû fuir leurs foyers des deux côtés de la frontière pour échapper aux combats.

Un bilan humain et matériel particulièrement lourd, conséquence d’un conflit asymétrique entre la puissante armée israélienne et le Hezbollah, mouvement politico-militaire soutenu par l’Iran. Ce dernier affirme agir en soutien au Hamas palestinien, après la frappe sans précédent menée par ce groupe en territoire israélien le 7 octobre 2023.

Avertissement d’Israël malgré les pourparlers

Si l’initiative diplomatique en cours soulève l’espoir d’un apaisement, le chemin vers la paix s’annonce encore long et semé d’embûches. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a ainsi prévenu lundi soir que son pays mènerait des opérations militaires contre le Hezbollah même en cas d’accord.

“Le plus important ce n’est pas (ce qui est sur) le papier s’il y a un (accord) mais le fait que nous aurons l’obligation, afin d’assurer la sécurité dans le nord (d’Israël), de mener systématiquement des opérations contre les attaques éventuelles du Hezbollah, même après un cessez-le-feu”

Benjamin Netanyahu devant le Parlement israélien

Objectif affiché côté israélien : éloigner le Hezbollah des zones frontalières du sud du Liban afin de permettre le retour des quelque 60.000 habitants du nord d’Israël déplacés depuis plus d’un an en raison des tirs. Un point clé mais sensible, qui pourrait compliquer les tractations.

Vers une application de la résolution 1701 de l’ONU ?

Face à ces défis, la communauté internationale mise sur la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies pour sortir de l’impasse. Ce texte, qui avait permis de mettre fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, prévoit en effet un retrait des combattants de part et d’autre de la frontière.

  • Cessation des hostilités des deux côtés
  • Déploiement exclusif de l’armée libanaise et des Casques bleus à la frontière sud
  • Retrait des combattants du Hezbollah vers le nord
  • Retrait des soldats israéliens du territoire libanais

Mais son application effective se heurte à de nombreux obstacles, à commencer par le statut particulier du Hezbollah au sein de l’échiquier libanais. Seule faction à avoir conservé ses armes après la guerre civile (1975-1990), le mouvement chiite est accusé par ses détracteurs de constituer un “État dans l’État”.

Les défis d’une sortie de crise durable

Malgré ces écueils, les efforts diplomatiques s’intensifient pour tenter de consolider le fragile cessez-le-feu entré en vigueur le 12 novembre. La France, puissance influente au Liban, a dépêché des émissaires pour appuyer la médiation américaine et faire avancer les discussions.

L’enjeu : trouver un équilibre entre les impératifs sécuritaires d’Israël, le renforcement de la souveraineté de l’État libanais et la prise en compte des rapports de force régionaux. Un défi de taille, qui nécessitera des concessions de part et d’autre pour espérer une désescalade durable.

En attendant, la situation reste très instable sur le terrain. Dans la nuit de lundi à mardi, de nouveaux raids aériens israéliens ont visé le sud du Liban, faisant des dégâts matériels. Le Hezbollah a quant à lui tiré une quarantaine de roquettes en direction du territoire israélien.

Des accrochages qui illustrent la fragilité du cessez-le-feu actuel et l’urgence d’un accord global. Avec en toile de fond, la crainte d’une nouvelle flambée de violences susceptible de déstabiliser toute la région. Les prochains jours seront donc décisifs pour savoir si la voie diplomatique peut l’emporter sur la logique guerrière.

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