Un attentat à la voiture piégée survenu le 13 novembre dernier dans le port de Sébastopol en Crimée a coûté la vie à un officier russe de haut rang. Deux suspects, un homme de 47 ans et une femme de 38 ans, viennent d’être arrêtés en lien avec cet acte terroriste qui secoue la péninsule ukrainienne annexée par la Russie.
Des suspects qui « coopèrent » et « font des aveux »
Selon le comité d’enquête russe, les deux individus interpellés seraient « directement impliqués dans l’attentat commandité par les services de sécurité ukrainiens ». Originaires respectivement de Yalta et Sébastopol, ils collaboreraient activement avec les enquêteurs.
Les suspects arrêtés coopèrent et font des aveux.
Le comité d’enquête russe
Les investigations se poursuivent afin d’identifier d’éventuels autres complices. Une source proche des services de renseignement ukrainiens a pour sa part qualifié l’explosion d' »opération spéciale réussie », présentant l’officier tué comme un « criminel de guerre ».
La victime était un haut gradé de la flotte russe en mer Noire
L’officier assassiné, le capitaine Valeri Trankovski, occupait le poste de chef d’état-major de la zone navale d’Azov de la base navale de Crimée. Il a péri dans l’explosion d’un engin explosif artisanal placé sous sa voiture par le suspect masculin, sur ordre selon les enquêteurs de ses « superviseurs ukrainiens ».
La suspecte aurait quant à elle mené une surveillance du militaire, collectant des informations sur ses déplacements et son emploi du temps en amont de l’attentat.
La Crimée, un territoire disputé entre la Russie et l’Ukraine
Rappelons que la Russie a annexé unilatéralement la péninsule de Crimée en 2014, un acte non reconnu par la communauté internationale qui considère toujours ce territoire comme ukrainien. Depuis, les tensions sont vives entre Moscou et Kiev autour de ce sujet sensible.
Les tribunaux criméens prononcent régulièrement de lourdes peines contre des habitants locaux accusés d’être des agents ukrainiens et condamnés pour des faits « d’espionnage », de « trahison », de « terrorisme », de « collaboration » ou de « sabotage » au profit de l’Ukraine.
En février 2022, la Russie a lancé une vaste offensive militaire contre l’Ukraine, revendiquant dans la foulée l’annexion d’autres régions de l’est ukrainien. Un conflit armé qui se poursuit depuis, sur fond de profondes divisions.
Cet attentat meurtrier contre un officier russe de premier plan risque de raviver les tensions autour du statut contesté de la Crimée. Les autorités russes semblent déterminées à faire toute la lumière sur cette affaire et à en identifier tous les responsables, tandis que l’Ukraine nie toute implication directe.
Une situation explosive qui illustre une fois de plus la complexité du conflit qui oppose la Russie et l’Ukraine, avec la Crimée comme point de crispation majeur. Les développements de l’enquête sur cet attentat seront suivis avec attention, alors que la communauté internationale appelle les deux pays à la retenue et au dialogue.