Un moment chargé de symboles s’est déroulé ce lundi dans le sud-ouest de la France. Les nouvelles chaises destinées à la cathédrale Notre-Dame de Paris ont reçu une bénédiction toute particulière avant de prendre la route vers la capitale. Une cérémonie remplie d’émotion, 5 ans après l’incendie qui avait dévasté ce joyau du patrimoine mondial.
Une bénédiction inédite pour les nouvelles chaises
C’est devant une assemblée d’une centaine de personnes que Mgr Nicolas Souchu, évêque des Landes, a procédé à la bénédiction d’une partie des 1500 chaises fabriquées spécialement pour meubler la nef rénovée de Notre-Dame. Revêtu de son aube, le prélat a aspergé d’eau bénite les rangées de sièges flambant neufs dans les ateliers de l’entreprise Bastiat Sièges à Hagetmau.
Une bénédiction plutôt rare mais hautement symbolique selon l’évêque, qui souhaitait ainsi honorer le travail des artisans ayant œuvré à la réalisation de ces assises uniques. Les chaises prendront dès mardi la direction de Paris pour rejoindre la cathédrale gothique du XIIe siècle.
Une commande providentielle pour Bastiat Sièges
Pour cette PME familiale fondée en 1964, décrocher le marché des nouveaux sièges de Notre-Dame relève presque du miracle. Bastiat Sièges a été sélectionnée pour concevoir et fabriquer en édition limitée et exclusive ces assises emblématiques, ainsi que les prie-Dieu et les bancs des chapelles annexes qui seront livrés en février.
Une commande exceptionnelle chiffrée en centaines de milliers d’euros, une véritable bouffée d’oxygène pour cette entreprise réalisant un chiffre d’affaires annuel de 1,4 million d’euros. Un défi relevé avec brio par les équipes de Bastiat, fières de participer à leur échelle à la renaissance de Notre-Dame.
Le chantier titanesque de Notre-Dame touche à sa fin
Rappelons que l’incendie qui avait ravagé la cathédrale en avril 2019 avait suscité une vague d’émotion planétaire. Les images de la flèche s’effondrant sous les cris des badauds avaient fait le tour du monde, symbole de la perte d’un trésor inestimable du patrimoine.
Mais 5 ans plus tard, tel un phénix renaissant de ses cendres, Notre-Dame a retrouvé sa silhouette si caractéristique dans le ciel parisien. Au terme d’un chantier pharaonique ayant mobilisé pendant 5 ans pas moins de 250 entreprises et des centaines d’artisans d’art, la cathédrale s’apprête à rouvrir partiellement ses portes au public les 7 et 8 décembre prochains.
Un chantier hors-norme dont le coût total avoisine les 700 millions d’euros, entièrement financés par la générosité des donateurs. Pas moins de 846 millions d’euros de dons affluant du monde entier, de 150 pays, pour ressusciter ce joyau de l’architecture gothique.
Les nouvelles chaises, symboles d’un nouveau départ
Et parmi les éléments emblématiques de cette reconstruction, les fameuses chaises donc, dont une partie a reçu la bénédiction divine ce lundi dans les Landes avant de rejoindre la nef. Un geste fort, un symbole supplémentaire du renouveau de Notre-Dame.
Car au-delà de la prouesse technique et artisanale, ces assises incarnent aussi le formidable élan de solidarité et de générosité qui a permis ce “miracle” de la reconstruction. Chaque chaise porte en elle un peu de l’âme des bâtisseurs, des artisans, des donateurs qui ont rendu possible cette renaissance.
Alors quand les premiers visiteurs franchiront à nouveau le seuil de la cathédrale en décembre, quand ils prendront place sur ces chaises bénies, c’est un peu de cette ferveur, de cette envie farouche que Notre-Dame revive, qu’ils pourront ressentir. Un beau symbole d’espoir et de renouveau, pour ce monument éternel qui a su nous rassembler par-delà les frontières et les croyances. Notre-Dame est de retour, plus belle et plus forte que jamais.