Coup de tonnerre dans le monde des médias : le gouvernement a annoncé son intention de trouver un repreneur privé pour le célèbre magazine 60 millions de consommateurs. Édité depuis 1970 par l’Institut national de la consommation (INC), un établissement public, ce média de référence fait aujourd’hui face à de lourdes incertitudes quant à son avenir.
Une décision qui choque les salariés
Pour les quelque 50 employés de l’INC, c’est la douche froide. Comme le révèle une source proche du dossier, les représentants du personnel se disent « sidérés » par cette annonce soudaine. Eux qui alertaient depuis des mois sur la dégradation de la santé financière du titre ne s’attendaient pas à un tel bouleversement.
Selon nos informations, les salariés craignent qu’un passage dans le secteur privé n’affaiblisse la mission de service public du magazine. « 60 millions est le titre de référence pour l’information des consommateurs, avec les meilleures garanties de qualité, de neutralité et d’indépendance », rappelle un proche de la rédaction.
Les raisons invoquées par le gouvernement
De son côté, le cabinet de la secrétaire d’État à la consommation justifie cette décision par les « difficultés majeures » rencontrées par le magazine « depuis plusieurs années ». Le nombre d’abonnés aurait chuté de 140 000 en 2019 à seulement 76 000 en 2024, et le titre accuserait « un déficit persistant depuis 7 ans ».
La pérennité du titre passe par un repreneur professionnel et expert du secteur, capable notamment d’investir dans le numérique.
Le cabinet de la secrétaire d’État à la consommation
À ce stade, aucun repreneur n’a été officiellement identifié. Mais pour le gouvernement, cette privatisation permettrait aussi d’alléger le budget de l’État. L’INC aurait vu sa subvention publique fondre au fil des ans, passant de 6,3 millions d’euros en 2012 à 2,7 millions en 2020.
Une ex-ministre « déplore » la décision
Du côté politique, cette annonce surprend et déçoit. Olivia Grégoire, ancienne ministre chargée des dossiers de consommation, s’est fendue d’un communiqué pour dire qu’elle « déplore amèrement » l’abandon du « plan de relance » de 60 millions qu’elle avait fait voter.
Le magazine, qui a fêté son 50e anniversaire en 2020, est une véritable institution dans le paysage médiatique français. Ses tests comparatifs et ses enquêtes sur des sujets du quotidien en ont fait une référence pour des générations de consommateurs.
Quel avenir pour le magazine ?
Beaucoup s’interrogent maintenant sur le futur de 60 millions de consommateurs. L’INC, qui regroupe également un centre d’essais comparatifs et un département d’études juridiques et économiques, pourrait-il survivre sans son vaisseau amiral ?
Selon des proches du dossier, sans une aide urgente de l’État, l’INC risquerait de ne pas passer l’année 2025. D’autres évoquent une possible disparition pure et simple du magazine en cas de repreneur mal intentionné. Des scénarios catastrophe que le gouvernement assure vouloir éviter.
Pour les salariés comme pour les lecteurs fidèles, l’heure est à l’inquiétude et à la mobilisation. Ils espèrent que cette annonce ne signera pas la fin d’un média unique en son genre, qui a su tisser un lien de confiance avec les consommateurs français pendant plus d’un demi-siècle.
Les prochaines semaines s’annoncent donc décisives pour le destin de 60 millions de consommateurs. Entre recherche d’un repreneur, plan social et éventuelles grèves, cette institution de la presse française n’a pas fini de faire parler d’elle. Reste à espérer que cette page de son histoire, aussi agitée soit-elle, ne sera pas la dernière.