Le débat fait rage autour de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur. Au cœur des tensions, Marine Tondelier, secrétaire nationale des écologistes, a pris une position forte en se disant favorable à un référendum sur ce sujet brûlant. Une prise de parole qui met la pression sur Emmanuel Macron, déjà sous le feu des critiques des agriculteurs.
Un référendum pour trancher le débat ?
Invitée de l’émission « Lundi c’est politique », Marine Tondelier a défendu avec conviction l’idée d’un référendum national pour laisser les Français s’exprimer sur cet accord controversé. Pour elle, il est essentiel que les citoyens puissent avoir leur mot à dire sur des sujets aussi cruciaux :
Sur des sujets comme ça, il faut que les Français puissent s’exprimer.
– Marine Tondelier, secrétaire nationale des écologistes
Un référendum qui, selon elle, donnerait une très large majorité contre cet accord, tant les inquiétudes sont fortes, notamment chez les agriculteurs qui craignent une concurrence déloyale des pays sud-américains aux normes environnementales et sanitaires moins strictes.
Macron sous pression
Cette proposition de Marine Tondelier intervient alors qu’Emmanuel Macron est sous le feu des critiques. Le chef de l’État a récemment déclaré que la France ne signerait pas l’accord en l’état, tout en appelant à rassurer les agriculteurs. Une position jugée trop timorée par beaucoup.
Pour la leader écologiste, Emmanuel Macron doit aller plus loin et prendre son «bâton de pèlerin» pour défendre fermement les intérêts français et européens. Elle l’exhorte à faire preuve de leadership et user de son influence pour peser dans les négociations :
Il est chef d’État, qu’il décroche son téléphone, qu’il fasse preuve de persuasion.
– Marine Tondelier
La crainte d’un dumping environnemental et social
Au cœur des inquiétudes, la question des normes environnementales, sociales et sanitaires. De nombreux observateurs redoutent que cet accord ne tire vers le bas les standards européens, plus protecteurs, au profit d’une course au moins-disant.
Les écologistes, mais aussi une large part du monde agricole, y voient un risque de dumping environnemental et social. Ils craignent une concurrence déloyale des produits sud-américains, issus d’une agriculture intensive aux pratiques controversées comme la déforestation ou l’usage massif de pesticides.
L’agriculture française en danger ?
Au-delà des enjeux environnementaux, c’est la survie même de pans entiers de l’agriculture française et européenne qui est en jeu. Beaucoup redoutent de voir déferler des produits à bas coûts qui mettraient en péril la viabilité économique de nombreuses exploitations.
Cet accord serait une catastrophe pour notre agriculture et notre souveraineté alimentaire.
– Un responsable agricole
Face à cette menace, le monde agricole se mobilise. Des manifestations ont lieu dans toute la France pour dire « non » au Mercosur et défendre un autre modèle, plus durable et plus juste. Les agriculteurs attendent des actes forts du gouvernement.
L’Europe divisée
Mais Emmanuel Macron est pris en tenaille. Car si la France et quelques autres pays freinent des quatre fers, d’autres États membres, comme l’Allemagne ou l’Espagne, poussent pour une ratification rapide de l’accord. Ils y voient d’importantes opportunités économiques pour leurs entreprises.
Cette divergence de vues complique la donne et rend une position commune européenne difficile à trouver. Chacun défend ses intérêts nationaux, dans un climat de défiance et de tensions.
Quel avenir pour le Mercosur ?
L’avenir de l’accord est plus qu’incertain. Entre une opinion publique très défavorable, la mobilisation du monde agricole, les réticences de plusieurs États et un contexte international tendu, les négociations s’annoncent longues et ardues.
Beaucoup appellent à revoir en profondeur le texte pour y intégrer des clauses environnementales et sociales plus contraignantes. D’autres réclament purement et simplement l’abandon de cet accord qu’ils jugent toxique.
Une chose est sûre : le débat est loin d’être clos. Et la proposition de Marine Tondelier d’un référendum ne fait que renforcer la pression sur le gouvernement. Emmanuel Macron va devoir trancher, entre intérêts économiques et aspirations citoyennes. Un choix lourd de conséquences, qui engagera l’avenir de notre modèle agricole et alimentaire pour les décennies à venir.