Dans un contexte de tensions croissantes, les États-Unis viennent de franchir un nouveau cap dans leur soutien militaire à l’Ukraine. Malgré les mises en garde russes contre une escalade, Washington a donné son feu vert à Kiev pour utiliser des missiles de longue portée américains contre la Russie. Une décision lourde de conséquences qui intervient alors qu’une nouvelle frappe russe particulièrement meurtrière vient d’endeuiller la ville d’Odessa.
Le Kremlin met en garde contre une “nouvelle escalade”
Face à cette annonce, Moscou n’a pas tardé à réagir. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a accusé “l’administration sortante à Washington” de vouloir “jeter de l’huile sur le feu et provoquer une nouvelle montée des tensions”. Selon lui, cette autorisation américaine conduirait à “une situation fondamentalement nouvelle en termes d’implication des États-Unis dans ce conflit”.
Côté ukrainien, un haut responsable s’exprimant anonymement a confirmé que l’accord sur les missiles longue portée n’avait été donné qu’après l’arrivée de renforts nord-coréens aux côtés des Russes. Mais il juge cette décision bien tardive, l’Ukraine étant en difficulté sur le front depuis plus d’un an maintenant.
Avancées russes dans l’Est et visite de Zelensky à Pokrovsk
Sur le terrain, la situation demeure critique pour les forces ukrainiennes, contraintes de céder du terrain presque quotidiennement dans l’est du pays. Moscou a ainsi revendiqué la prise du village de Novooleksiïvka, à une quinzaine de kilomètres au sud de Pokrovsk, un nœud ferroviaire et routier stratégique dont les Russes se rapprochent jour après jour.
Face à cette pression, le président Volodymyr Zelensky a effectué une visite surprise auprès des troupes défendant Pokrovsk. “C’est une zone tendue. Ce n’est que grâce à la force des soldats que l’Est n’est pas complètement occupé par la Russie”, a-t-il souligné.
L’ombre de Donald Trump et l’avenir du soutien américain
Depuis le début de l’invasion russe en février 2022, les États-Unis de Joe Biden ont été le principal soutien de l’Ukraine, lui permettant de résister face à la puissance de feu russe. Mais l’élection récente de Donald Trump à la présidence fait planer le doute sur la pérennité de cette aide.
Les déclarations de campagne du nouveau locataire de la Maison Blanche laissent en effet craindre à Kiev et ses alliés qu’il ne cherche à imposer à l’Ukraine des concessions jugées inacceptables. De son côté, Vladimir Poutine a prévenu que toute discussion sur un arrêt des combats ne pourrait se baser que sur les “nouvelles réalités territoriales” résultant des gains russes.
Intensification des frappes russes contre les civils
Alors que l’issue politique du conflit semble plus incertaine que jamais, la Russie a intensifié ses bombardements meurtriers visant les zones civiles ukrainiennes. Une stratégie vue par beaucoup à Kiev comme une tentative de briser le moral d’une population épuisée par bientôt trois ans de guerre.
Lundi, un tir de missile russe en plein jour sur Odessa, loin du front, a fait au moins 10 morts et 43 blessés dont 4 enfants selon les autorités locales. Parmi les victimes figurent 7 policiers et 2 civils. La veille déjà, 11 Ukrainiens dont 2 enfants avaient péri dans le bombardement d’un immeuble résidentiel à Soumy, dans le nord-est.
En parallèle, l’Ukraine a subi un nouveau déluge de feu russe contre ses infrastructures énergétiques. Des dégâts importants qui ont contraint les autorités à annoncer des coupures d’électricité touchant la population, une première depuis des mois.
Face à cette escalade meurtrière, l’avenir dira si l’accès aux missiles longue portée américains permettra à l’Ukraine de renverser la tendance ou au contraire précipitera le pays dans une spirale de violence encore plus incontrôlable. Une chose est sûre : le chemin vers la paix semble plus que jamais semé d’embûches.
