Alors que la flotte du Vendée Globe 2024 s’enfonce dans l’Atlantique Sud, le suspense reste entier. Sam Goodchild, skipper britannique sur Vulnerable, maintient son leadership au pointage de ce lundi matin. Mais rien n’est joué dans cette édition qui s’annonce plus disputée que jamais.
Une avance fragile dans le petit temps
Malgré une traversée express du golfe de Gascogne et de belles options tactiques le long des côtes espagnoles et portugaises, Sam Goodchild sait que son avance reste précaire. Avec seulement 42 milles nautiques d’avance sur son premier poursuivant, le Français Sébastien Simon sur Groupe Dubreuil, la moindre erreur peut coûter cher.
Il faut dire que les conditions météo n’aident pas les leaders. Depuis leur passage au large des Canaries ce week-end, les solitaires doivent composer avec des vents faibles et instables. Un régime de temps piégeux qui devrait se prolonger encore 24 à 36 heures selon les dernières estimations.
Le “pot-au-noir” comme juge de paix
Si les écarts se réduisent à l’avant du peloton, tous les marins redoutent surtout leur entrée prochaine dans le fameux “pot-au-noir”. Cette zone de convergence intertropicale, réputée pour ses calmes, ses orages et son instabilité, agit souvent comme un compresseur sur la flotte. Elle pourrait permettre aux poursuivants de revenir sur les hommes de tête.
Le pot-au-noir est un véritable point d’interrogation. Il peut redistribuer complètement les cartes et ruiner une belle avance si on le négocie mal.
Un skipper expérimenté du Vendée Globe
Selon la direction de course, l’entrée dans le pot-au-noir ne devrait pas se faire avant mardi midi pour les bateaux les plus avancés. Un délai qui peut permettre à certains marins décalés à l’Ouest de tenter des options pour contourner la zone par le côté. Un pari risqué mais qui peut s’avérer payant.
Ruyant et Le Cam à l’affût
Parmi les skippers qui semblent en embuscade, on retrouve le Nordiste Thomas Ruyant. Troisième à un peu plus de 60 milles de Goodchild, il réalise une belle progression et s’est montré le plus rapide ces dernières 24 heures. Autre cador de la course, le vétéran Jean Le Cam compte lui 106 milles de retard mais son expérience du “pot-au-noir” pourrait s’avérer précieuse.
La deuxième semaine de course s’annonce donc pleine de rebondissements. La patience, la lucidité et la science météo des solitaires seront plus que jamais mises à l’épreuve dans les jours à venir. Le vainqueur sera celui qui parviendra le mieux à démêler l’écheveau complexe du “pot-au-noir” avant de s’élancer vers le grand Sud. Le Vendée Globe n’a pas fini de nous passionner !
