Alors que les rumeurs d’un possible retrait des États-Unis de l’Unesco se font persistantes, la directrice générale de l’organisation, Audrey Azoulay, se veut rassurante. Lors d’un entretien accordé récemment, elle a affirmé qu’un tel départ ne mettrait pas en péril l’avenir de l’institution. Une prise de position forte qui intervient alors que la course à sa succession bat son plein.
Une organisation résiliente face aux défis
Malgré les incertitudes liées à la position américaine, Audrey Azoulay se montre confiante quant à la capacité de l’Unesco à poursuivre ses missions. Selon elle, l’organisation a su faire preuve de résilience par le passé et a les ressources nécessaires pour surmonter ce type de défi.
Si Donald Trump quittait l’Unesco, cela ne mettrait pas en péril l’organisation.
Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco
Elle souligne notamment le doublement du budget de l’Unesco durant son mandat, le portant à 1,8 milliard de dollars, et ce malgré un contexte de restriction budgétaire. Une performance qui témoigne selon elle de la pertinence et de l’efficacité de l’action menée par l’organisation sur le terrain.
Des réalisations concrètes sur le terrain
Parmi les projets phares de l’Unesco ces dernières années, Audrey Azoulay cite notamment :
- La restauration du vieux Mossoul en Irak
- La reconstruction d’établissements scolaires dans les zones de conflit
- La protection de sites du patrimoine mondial menacés
Autant de réalisations qui illustrent l’engagement de l’Unesco en faveur de l’éducation, de la culture et des sciences, et ce partout dans le monde. L’organisation entend bien poursuivre sur cette voie, avec ou sans les États-Unis.
La succession d’Audrey Azoulay en question
Si le bilan d’Audrey Azoulay à la tête de l’Unesco est salué, la question de sa succession agite déjà les coulisses de l’organisation. Plusieurs candidats se sont déjà déclarés, parmi lesquels :
- Le diplomate gabonais Noël Nelson Messone
- L’ancien ministre égyptien des Antiquités Khaled El-Enany
Ce dernier a déjà reçu le soutien officiel de la France, en plus de celui de l’Union africaine et de la Ligue arabe. Mais la course reste ouverte et d’autres prétendants pourraient se déclarer d’ici mars 2025, date limite pour le faire.
Il faudra un candidat qui ait une haute idée de cette organisation, qui est puissante et peut agir, et qu’il soit diplomate.
Audrey Azoulay, à propos de son successeur
Transformer la dette en investissement éducatif
Au-delà de ces enjeux de gouvernance, l’Unesco entend continuer à peser sur la scène internationale. Invitée au prochain sommet du G20 à Rio, Audrey Azoulay compte bien plaider pour une transformation de la dette des pays les plus pauvres en investissement dans l’éducation.
Un chantier majeur et urgent, alors que près de 250 millions d’enfants dans le monde n’ont toujours pas accès à l’école. Pour l’Unesco, l’éducation reste le levier le plus puissant pour construire un avenir meilleur, comme le martèle sa directrice :
L’éducation pour tous est un droit humain fondamental, mais c’est aussi la clé du développement durable et de la croissance.
Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco
Autant de défis à relever pour la future direction de l’Unesco, qui devra à la fois assurer la pérennité de l’organisation et porter haut et fort les valeurs du multilatéralisme culturel. Un pari ambitieux mais nécessaire, pour que l’Unesco continue d’éclairer l’avenir de l’humanité par l’éducation, la science et la culture.