La nomination de Marco Rubio au poste de secrétaire d’État des États-Unis laisse présager une attention renforcée de Washington envers l’Amérique latine. Cet homme politique républicain de 53 ans, né en Floride de parents cubains, a bâti sa carrière en s’appuyant sur la diaspora anticastriste. Maîtrisant parfaitement l’espagnol et fin connaisseur de la dynamique politique cubaine, Rubio devrait placer la région au cœur de la diplomatie américaine, avec une pression maximale sur Cuba et le Venezuela.
Une pression accrue sur les régimes de Cuba et du Venezuela
Selon des sources proches du dossier, Marco Rubio aurait l’intention de renforcer considérablement les sanctions économiques contre Cuba, déjà réinscrite sous Trump sur la liste des pays soutenant le terrorisme. Cette décision entrave fortement les échanges financiers et commerciaux avec l’île, plongée dans une grave crise depuis quatre ans. Les Cubains redoutent ce durcissement, à l’image d’Ivan Jardines, musicien de 59 ans :
Cela nous inquiète un peu parce que Marco Rubio a toujours été contre nous, il ne nous a jamais laissé respirer.
Le Venezuela de Nicolas Maduro et le Nicaragua de Daniel Ortega devraient également subir cette pression de Washington, avec pour objectif avoué un changement de régime. L’opposition vénézuélienne s’est d’ailleurs empressée de féliciter Donald Trump et promet d’être un allié “fiable” en cas de départ de Maduro. Maria Corina Machado, figure de proue de l’opposition, y voit “une opportunité unique d’avancer vers la démocratisation de l’Amérique latine”.
Des liens renforcés avec la “nouvelle droite” latino-américaine
En parallèle, le gouvernement Trump devrait favoriser le rapprochement avec les leaders de la “nouvelle droite” de la région, à l’instar de l’Argentin Javier Milei et du Salvadorien Nayib Bukele. Milei, ultralibéral fraîchement élu, a d’ailleurs été le premier dirigeant latino-américain reçu en Floride par le président américain pour célébrer sa victoire.
Toutefois, certains analystes mettent en garde contre les effets pervers de sanctions accrues envers Cuba et le Venezuela, qui pourraient favoriser une plus grande influence de la Chine et de la Russie dans la région. Un paradoxe pour Marco Rubio, farouchement hostile à Pékin.
Le Mexique, un partenaire à part
Dans ce contexte, le Mexique devrait faire l’objet d’un “dialogue particulier” avec Washington, au vu des enjeux sécuritaires et migratoires partagés le long des 3000 km de frontière commune. Une relation bilatérale cruciale que le nouveau secrétaire d’État ne manquera pas de cultiver.
Nul doute que sous l’impulsion de Marco Rubio, l’administration Trump placera l’Amérique latine au cœur de ses priorités diplomatiques. Une attention renforcée qui se traduira par une pression accrue sur les derniers régimes de gauche, un soutien appuyé aux gouvernements conservateurs et un partenariat privilégié mais exigeant avec le Mexique. Un bouleversement géopolitique en perspective, aux conséquences encore incertaines pour la stabilité et le développement de la région.