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Mobilisation des Agriculteurs : Acte 2 Contre le Mercosur

Les syndicats agricoles sonnent l'acte 2 de la mobilisation contre l'accord UE-Mercosur. Feux de la colère, occupations et actions symboliques au programme pour...

Le monde agricole entre à nouveau en ébullition. Près d’un an après un vaste mouvement de contestation qui avait embrasé les campagnes françaises, les principaux syndicats du secteur relancent la mobilisation. Dans le viseur : l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, qui cristallise les inquiétudes et la colère.

Acte 2 de la fronde paysanne

Pour l’alliance FNSEA-Jeunes Agriculteurs, majoritaire dans la profession, l’heure est venue de sonner « l’acte 2 » de la mobilisation. Dès ce lundi, des actions symboliques sont prévues partout en France, avec en point d’orgue des « feux de la colère » qui seront allumés simultanément dans les départements. Selon une source proche du dossier, l’objectif n’est pas de « bloquer le pays » mais de « faire passer un message d’urgence » sur la situation « dramatique » vécue dans certains territoires.

Au cœur des revendications : l’opposition ferme à l’accord UE-Mercosur, qui permettrait l’importation massive de produits agricoles sud-américains, jugés moins-disants en termes de normes sanitaires et environnementales. Malgré une levée de boucliers transpartisane en France, la Commission européenne semble déterminée à boucler ce deal d’ici la fin de l’année 2024.

Déceptions et promesses non tenues

Au-delà de ce dossier brûlant, le malaise est profond dans les campagnes françaises. Bon nombre d’agriculteurs estiment que les 70 engagements pris par le gouvernement en janvier dernier, au plus fort de la contestation, n’ont pas été suivis d’effets concrets. La dissolution de l’Assemblée nationale a notamment ralenti la mise en œuvre de mesures très attendues.

Les agriculteurs veulent des actes, pas seulement des paroles. La confiance est rompue.

Un responsable syndical

Frappés de plein fouet par les aléas climatiques, les maladies animales et végétales émergentes, ainsi que l’explosion des coûts de production, de nombreux paysans peinent à joindre les deux bouts. Beaucoup jugent la réglementation et les normes toujours plus complexes et contraignantes, sans que cela ne se traduise par une revalorisation suffisante des revenus.

Menace sur la souveraineté alimentaire

Pour la FNSEA, il y a urgence à relancer la production agricole française, mise à mal ces dernières années. Un défi de taille alors que le pays a perdu près de 100 000 exploitations en 10 ans et que de nombreuses filières d’élevage sont en crise. Dans ce contexte, l’accord UE-Mercosur est perçu comme une menace directe pesant sur la souveraineté alimentaire hexagonale.

  • Volaille : +180 000 tonnes importées, mettant en péril la filière française
  • Maïs : 70 molécules interdites en France mais autorisées au Brésil
  • Sucre : concurrence déloyale pour les planteurs de betteraves

Face à ces défis, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a tenté de rassurer, rappelant « l’opposition ferme de la France » au traité de libre-échange. Mais pour l’heure, Paris semble de plus en plus isolé sur ce dossier au sein de l’UE. La mobilisation qui s’annonce sera donc scrutée de près, pour mesurer la détermination du monde paysan à défendre son modèle et son avenir.

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