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Le «Oui» Massif à la Nouvelle Constitution du Gabon

Un référendum historique au Gabon : la nouvelle constitution du général Oligui Nguema validée à plus de 91%. Un «tournant majeur» qui redéfinit l'avenir politique du pays, un an après la chute des Bongo. Quelles seront les prochaines étapes de cette transition ?

C’est un «oui» sans appel. Selon les résultats provisoires dévoilés dimanche, 91,8% des Gabonais ont approuvé la nouvelle constitution proposée par le régime militaire du général Brice Oligui Nguema, arrivé au pouvoir il y a un an. Un plébiscite qui vient consolider la transition politique en cours dans ce pays d’Afrique centrale, un an après la fin de l’ère Bongo.

Un «tournant majeur» dans l’histoire du Gabon

Présenté comme un «moment historique» par le nouvel homme fort du pays, ce référendum constitutionnel a vu une participation de 53,5% selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. Un taux en-deçà des estimations initiales qui tablaient sur environ 70% de votants, mais qui témoigne néanmoins d’une mobilisation significative des Gabonais pour ce scrutin.

Pour de nombreux observateurs, ce «oui» massif marque un véritable tournant dans l’histoire politique du Gabon. Le général Oligui Nguema, chef de la garde républicaine, avait en effet pris le pouvoir en août 2023 en renversant Ali Bongo, mettant ainsi fin à 55 ans de règne de sa famille sur le pays.

Les grandes lignes de la nouvelle Constitution

Le texte soumis au vote des Gabonais jette les bases d’une nouvelle ère politique. Parmi les principales dispositions :

  • L’instauration d’une nouvelle République avec un régime présidentiel
  • La limitation à deux du nombre de mandats présidentiels
  • La création d’un poste de vice-président et d’un Sénat
  • Le renforcement des pouvoirs de l’Assemblée nationale

Des réformes majeures qui visent selon le général Oligui à «construire un Gabon nouveau» et à garantir l’alternance démocratique, rompant ainsi avec des décennies de pouvoir dynastique de la famille Bongo.

Les prochaines étapes de la transition

Après la proclamation des résultats définitifs par la Cour constitutionnelle, le Gabon devra franchir une nouvelle étape clé de sa transition : l’élection présidentielle, prévue en août 2025. Un scrutin auquel le général Brice Oligui Nguema compte bien se présenter, lui qui n’a jamais caché ses ambitions politiques.

Nous sommes là pour construire le pays et ce pays on va le construire ensemble.

Général Brice Oligui Nguema

Le nouvel homme fort de Libreville a promis de remettre le pouvoir aux civils, et donc de quitter son uniforme, tout en laissant planer le doute sur ses intentions futures. Son slogan de campagne, «un essor vers la félicité», reflète son ambition de tourner définitivement la page de l’ère Bongo.

Un référendum sous haute surveillance

Pour garantir la sécurité et la régularité du scrutin, les autorités gabonaises avaient déployé un important dispositif sécuritaire et renforcé le couvre-feu en vigueur dans le pays depuis le putsch d’août 2023.

Aucun incident majeur n’a été signalé le jour du vote par les observateurs nationaux et internationaux déployés sur le terrain. Un constat confirmé par le ministère de l’Intérieur et le Réseau d’observateurs citoyens (ROC), une plateforme d’organisations de la société civile gabonaise.

Vers une nouvelle ère politique

Avec cette large victoire du «Oui», le Gabon s’apprête donc à tourner une page décisive de son histoire. Reste à savoir si le nouveau régime issu du putsch tiendra ses promesses de renouveau démocratique et de développement économique et social, dans un pays miné par la corruption, la pauvreté et les inégalités malgré ses immenses ressources naturelles.

Le défi est immense pour le général Oligui Nguema et son équipe, qui devront convaincre les Gabonais et la communauté internationale de leur capacité à incarner une véritable alternative politique, au-delà des slogans et des promesses de campagne. Un pari loin d’être gagné dans un contexte régional marqué par la multiplication des coups d’État et des tentatives de déstabilisation.

Mais en ce lendemain de référendum, c’est bien l’espoir d’un «Gabon nouveau» qui semble animer une large majorité de la population. Un espoir porté par ce «oui» sans appel à la nouvelle Constitution, et par la perspective d’une alternance démocratique enfin possible dans ce petit pays d’Afrique centrale longtemps considéré comme une exception dans la région. Rendez-vous en 2025 pour l’élection présidentielle qui s’annonce d’ores et déjà comme un nouveau tournant historique.

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