Le Gabon vient de vivre un « moment historique » selon les autorités du pays. Les résultats provisoires du référendum organisé samedi 8 avril sur la nouvelle constitution rédigée par le régime militaire du général Brice Oligui Nguema, arrivé au pouvoir après un putsch en août 2023, montrent une écrasante victoire du « oui » avec 91,80% des voix. Le taux de participation s’élève à 53,54% d’après les données communiquées par le ministère de l’Intérieur gabonais.
La Nouvelle Constitution Validée par les Gabonais
Un total de 868.115 électeurs étaient appelés aux urnes pour se prononcer sur ce texte fondamental. Ils n’ont été que 463.066 à se déplacer mais ont massivement approuvé la nouvelle loi suprême du pays, présentée par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) comme un « nouveau départ » pour le Gabon. Seuls 8,20% des votants ont glissé un bulletin rouge pour le « non » dans l’urne.
Un Scrutin sans Incident Majeur
Malgré un couvre-feu renforcé et des horaires « réaménagés de 24H à 5H00 du matin durant toute la période du processus électoral », la journée de vote s’est globalement déroulée dans le calme. Aucun incident majeur n’a été rapporté par les autorités ou le réseau d’observateurs citoyens mis en place avec le soutien des Nations Unies. Seul bémol, un accès parfois restreint au dépouillement dans certains bureaux selon ces observateurs indépendants.
La Prochaine Étape: L’Élection Présidentielle
Une fois les résultats définitifs confirmés par la Cour Constitutionnelle, tous les regards se tourneront vers la prochaine échéance électorale majeure: la présidentielle prévue en août 2025. Ce scrutin doit marquer la fin de la transition politique ouverte par le coup d’État d’août 2023 qui a renversé le régime d’Ali Bongo, mettant un terme à plus de 50 ans de règne de la dynastie Bongo sur ce petit pays d’Afrique Centrale.
Les Ambitions du Général Oligui Nguema
Si le général putschiste Oligui Nguema a promis de remettre le pouvoir aux civils, il ne cache pas pour autant ses propres ambitions présidentielles. Celui qui dirige d’une main de fer la transition gabonaise a maintes fois promis « un essor vers la félicité » à ses concitoyens. Riche en pétrole mais lourdement endetté, le Gabon cherche sa voie entre modernisation démocratique et tentation autoritaire.
Une Transition sous Haute Surveillance
Conscient des enjeux, le pouvoir gabonais avait exceptionnellement autorisé la présence d’observateurs nationaux et internationaux pour suivre le déroulement du référendum constitutionnel. Mais le processus de dépouillement n’a pas toujours été totalement transparent, seuls les résultats finaux étant centralisés au ministère de l’Intérieur sans possibilité de contre-vérification indépendante après l’incinération des bulletins dans chaque bureau de vote, comme le prévoit le code électoral gabonais.
Le Référendum en Chiffres
- 868.115 électeurs inscrits
- 463.066 votants
- 53,54% de participation
- 91,80% de « oui »
- 8,20% de « non »
- 9.983 bulletins blancs ou nuls
Le chemin est encore long pour le Gabon. Mais ce référendum marque incontestablement une nouvelle page de l’histoire agitée du pays depuis son indépendance en 1960. La communauté internationale, qui avait condamné le putsch d’août 2023, observera de très près les prochains pas de la junte militaire. Entre promesses de renouveau démocratique et tentation du pouvoir, l’avenir politique du Gabon reste plus que jamais à écrire.
