L’ombre menaçante des missiles ATACMS plane désormais sur le conflit ukrainien. Ces engins de destruction massive, capables de frapper à plus de 300 km, pourraient bien faire basculer la guerre dans une nouvelle dimension. Une source proche du dossier a en effet révélé que les États-Unis venaient de donner leur accord pour que l’Ukraine puisse les utiliser pour viser le territoire russe. Une décision lourde de sens qui suscite de vives inquiétudes dans la communauté internationale.
Une escalade redoutée
Jusqu’à présent, les Occidentaux avaient toujours refusé de franchir cette ligne rouge, de peur de provoquer une réaction incontrôlée de Moscou. Mais voilà que Washington a cédé, en réponse à l’envoi par la Corée du Nord de 10.000 soldats pour épauler l’armée russe. Un chiffre qui donne le tournis et qui illustre l’internationalisation croissante de ce conflit.
Rappelons que Vladimir Poutine avait clairement averti que toute frappe sur le sol russe serait considérée comme une déclaration de guerre de l’OTAN. On imagine aisément les conséquences catastrophiques qu’un tel scénario pourrait entraîner, dans une région déjà à vif.
La tentation de frapper plus loin
Côté ukrainien, on se félicite de cette décision qui offre de nouvelles perspectives tactiques. Avec une portée trois fois supérieure aux missiles fournis jusqu’ici, les ATACMS permettent de viser des cibles stratégiques au cœur-même du dispositif ennemi. Dépôts de munitions, centres de commandement, nœuds logistiques : autant d’objectifs qui pourraient être atteints, affaiblissant durablement les capacités russes.
Reste que leur utilisation comporte aussi des risques majeurs. Car une fois ce pas franchi, comment éviter l’engrenage des représailles ? C’est tout l’enjeu des prochaines semaines, qui s’annoncent décisives sur les plans militaire et diplomatique.
Des atouts redoutables
Pour bien comprendre les implications de cette annonce, il faut revenir sur les caractéristiques techniques de ces missiles. Entrés en service lors de la première guerre du Golfe, les ATACMS ont largement fait leurs preuves, avec plus de 450 tirs lors de l’invasion de l’Irak en 2003. Leurs atouts :
- Portée de 300 km pour les dernières versions
- Précision chirurgicale grâce au guidage GPS
- Charge militaire puissante de 500 kg
- Possibilité de tirs multiples depuis un lance-roquettes
Mais le plus inquiétant, c’est qu’ils pourraient avoir un effet dévastateur sur les villes russes frontalières. Des images de destruction massive qu’on n’ose à peine imaginer. La plupart des experts jugent toutefois peu probable que Kiev prendrait un tel risque, sauf scénario désespéré.
Quand les Américains ont autorisé l’Ukraine à tirer à 80 kilomètres en Russie pour répondre à l’attaque de Kharkiv en mai dernier, l’offensive du Kremlin s’est arrêtée aussitôt.
Un ancien militaire interviewé par un grand média français
Nul doute que les prochains tirs seront donc scrutés avec la plus grande attention. A Washington, certains craignent déjà qu’une bavure pourrait mettre le feu aux poudres et transformer une guerre régionale en conflit mondial.
Les autres options sur la table
Face à tant d’incertitudes, d’autres scénarios sont également à l’étude côté occidental :
- Intensifier les livraisons d’armements “classiques”
- Former plus rapidement les troupes ukrainiennes
- Accroître la pression économique sur Moscou
- Relancer les pourparlers de paix
Chacune de ces options comporte évidemment des avantages et des inconvénients. Mais l’essentiel est ailleurs : éviter à tout prix un embrasement régional dont personne ne sortirait gagnant. Un exercice d’équilibriste de plus en plus périlleux, à l’heure où les tensions atteignent des sommets.
Vers un tournant du conflit ?
Quoi qu’il en soit, l’autorisation de frapper le territoire russe avec des ATACMS marque indéniablement un tournant. Elle témoigne de la frustration grandissante des Occidentaux face à l’enlisement du conflit, et de leur volonté d’inverser la tendance. Quitte à prendre des risques calculés.
Mais attention au retour de bâton. Car Moscou a déjà promis une réponse “adaptée et proportionnée” en cas de violation de son intégrité territoriale. Jusqu’où Vladimir Poutine est-il prêt à aller pour défendre ce qu’il considère comme ses intérêts vitaux ? C’est toute la question qui agite en ce moment les chancelleries.
Une chose est sûre : l’utilisation des missiles ATACMS en Ukraine ouvrirait une nouvelle page, encore plus sombre, de cette tragédie. Elle risquerait d’entraîner la région dans un cycle infernal de représailles et de contre-attaques, aux conséquences incalculables. Un scénario cauchemardesque que personne ne peut souhaiter, mais qui semble hélas se rapprocher de jour en jour.
Espérons que la raison l’emportera et qu’une solution diplomatique sera trouvée avant qu’il ne soit trop tard. C’est le vœu qu’on doit tous formuler, pour le bien des peuples ukrainien et russe, déjà tellement éprouvés par cette guerre insensée.