En plein cœur du conflit ukrainien, une nouvelle donne stratégique semble se dessiner. Selon une source proche du dossier, les États-Unis auraient donné leur feu vert à l’Ukraine pour frapper le territoire russe avec les missiles de longue portée qu’ils lui fournissent. Une décision lourde de conséquences qui intervient à quelques semaines de la passation de pouvoir à la Maison Blanche.
Zelensky reste prudent face aux nouvelles informations
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accueilli avec circonspection les révélations sur ce changement de cap américain. Lors de son allocution quotidienne, il s’est contenté de souligner que les “missiles parleront d’eux-mêmes”, sans confirmer directement les informations rapportées par de nombreux médias.
Cette posture prudente du dirigeant ukrainien tranche avec ses appels répétés, ces derniers mois, à obtenir l’autorisation d’utiliser des armements de longue portée pour atteindre des cibles stratégiques en territoire russe. Les missiles Storm Shadow britanniques et les ATACMS américains, d’une portée de plusieurs centaines de kilomètres, permettraient en effet de frapper des sites logistiques et des aérodromes de l’armée russe.
Un tournant géopolitique en fin de mandat pour Biden
Si elle se confirme, cette décision marquerait un tournant majeur dans la politique étrangère américaine vis-à-vis de l’Ukraine. Jusqu’à présent, Washington, comme d’autres alliés occidentaux, se refusait à franchir cette ligne rouge, par crainte d’une escalade avec Moscou. Le président russe Vladimir Poutine avait d’ailleurs mis en garde contre une telle éventualité, affirmant qu’elle signifierait que “les pays de l’OTAN sont en guerre contre la Russie”.
Le timing de cette annonce, à quelques semaines de la fin du mandat de Joe Biden, soulève également des interrogations. Son successeur, le républicain Donald Trump, est connu pour ses positions critiques sur l’aide américaine à l’Ukraine. Kiev redoute qu’il ne coupe les financements essentiels à son effort de guerre, ou qu’il ne cherche à imposer un accord avec la Russie.
Quel impact sur le terrain ?
Au-delà des considérations géopolitiques, c’est l’impact concret de ces missiles longue portée sur le déroulement du conflit qui concentre l’attention. Avec ces nouveaux armements, l’Ukraine disposerait d’un atout considérable pour perturber la logistique russe et réduire les capacités de frappe de son aviation.
Cependant, certains experts militaires tempèrent les attentes, soulignant que ces missiles ne seront pas un “game changer” à eux seuls. Leur utilisation devra s’inscrire dans une stratégie globale intégrant renseignement, coordination des frappes et gestion des stocks, alors que les besoins ukrainiens restent immenses face à la puissance de feu russe.
L’avenir du conflit en question
Au final, ce feu vert américain, s’il est avéré, ouvre une nouvelle phase dans la guerre en Ukraine. Il témoigne d’une évolution de la position occidentale, prête à franchir certaines lignes rouges pour soutenir Kiev. Mais il soulève aussi de nombreuses questions sur les risques d’escalade et l’issue du conflit.
Les missiles parleront d’eux-mêmes.
Volodymyr Zelensky, Président de l’Ukraine
Dans ce contexte incertain, les prochains mois seront déterminants. L’utilisation effective de ces missiles longue portée, la réaction russe et l’évolution de la position américaine avec l’arrivée d’une nouvelle administration à Washington seront autant de facteurs clés à suivre. L’issue du conflit ukrainien, qui a déjà profondément bouleversé l’échiquier géopolitique mondial, en dépendra largement.
Une chose est sûre : dans cette guerre où la communication est aussi un champ de bataille, le président Zelensky a choisi la prudence. En laissant les “missiles parler d’eux-mêmes”, il maintient une forme d’ambiguïté, tout en envoyant un message clair à Moscou. Les prochaines frappes ukrainiennes seront scrutées avec attention pour décrypter ce nouveau rapport de force.