Le conflit ukrainien vient une nouvelle fois d’être endeuillé par une frappe meurtrière contre des civils. Dimanche soir, un tir de missile russe s’est abattu sur une zone résidentielle densément peuplée de Soumy, ville du nord-est de l’Ukraine proche de la frontière russe. Selon le dernier bilan du bureau du procureur régional, l’attaque aurait causé la mort de huit personnes, dont celle particulièrement choquante d’un enfant, et fait au moins dix blessés. Des photos publiées par les autorités locales témoignent de l’ampleur des dégâts, avec des immeubles aux vitres soufflées et des voitures aux fenêtres brisées.
Cette frappe intervient alors que l’Ukraine avait déjà été la cible, dans la nuit de samedi à dimanche, d’une offensive aérienne russe de grande envergure visant notamment ses infrastructures énergétiques déjà très fragilisées. D’après les informations communiquées par les responsables locaux, ces bombardements nocturnes et diurnes auraient fait dix morts et une vingtaine de blessés à travers le pays. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a qualifié ces frappes de parmi “les plus grandes et plus dangereuses attaques russes” depuis le début de l’invasion, il y a bientôt 10 mois.
Zelensky dénonce un crime contre des innocents et appelle à punir les “criminels”
Réagissant à la frappe contre Soumy, ville qui avait déjà repris le contrôle de dizaines de localités lors d’une contre-offensive ukrainienne en août dernier, le chef de l’État a vivement dénoncé cet énième drame. “Les criminels doivent être punis pour avoir tué des gens innocents”, a-t-il martelé dans un message publié sur Telegram, exprimant à la fois sa colère et sa détermination à obtenir justice pour les victimes civiles de ce conflit.
Mais au-delà de l’indignation et des condamnations, cette nouvelle attaque meurtrière fait craindre une dangereuse escalade dans cette guerre qui n’en finit plus. Elle survient en effet à un moment particulièrement préoccupant pour l’Ukraine, qui redoute de voir le soutien américain s’affaiblir si Donald Trump venait à retrouver le chemin de la Maison Blanche. Autre sujet d’inquiétude pour Kiev : la reprise de contact, deux jours plus tôt, entre les dirigeants allemand et russe, une initiative jugée risquée et inopportune compte tenu du contexte.
Une communauté internationale sonnée mais pas résignée
Face à ce regain de violences contre les populations civiles ukrainiennes, la communauté internationale semble une nouvelle fois sonnée mais pas résignée. Nombreux sont les pays et organisations à avoir condamné fermement la frappe contre Soumy, exhortant la Russie à cesser immédiatement ses attaques contre des cibles non militaires. Beaucoup en appellent également à un sursaut diplomatique pour tenter de relancer le processus de paix, seule issue possible à ce conflit qui a déjà fait des milliers de victimes et des millions de déplacés.
Il est plus que temps que la Russie comprenne qu’elle ne gagnera pas cette guerre sur le terrain. La seule voie possible est celle de la négociation, dans le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine.
Un diplomate européen
Mais alors que le conflit entre dans son 11ème mois sans perspective de règlement rapide, la question est de savoir si cet énième drame sera celui de trop. Si la mort insensée de civils, dont un enfant, à Soumy marquera enfin un tournant dans cette guerre d’usure aux conséquences dévastatrices. Ou si au contraire elle ne fera que renforcer la détermination de Vladimir Poutine à aller jusqu’au bout de sa funeste entreprise, quitte à plonger son propre pays dans un isolement toujours plus grand. À l’heure où ces lignes sont écrites, nul ne peut encore le dire avec certitude. Mais une chose est sûre : le peuple ukrainien, lui, ne renoncera pas à sa liberté et à sa dignité. Quel qu’en soit le prix.
Un avenir incertain pour un pays meurtri
Au-delà du drame humain, cette énième attaque meurtrière pose une nouvelle fois la question de l’avenir de l’Ukraine. Comment ce pays, déjà étranglé économiquement et fragilisé par des années de conflit, pourra-t-il se relever de ce cataclysme ? Quelles seront les séquelles physiques et psychologiques pour sa population, confrontée quotidiennement à la peur, au deuil et aux privations ? Et comment la communauté internationale pourra-t-elle l’aider à se reconstruire, une fois la paix revenue ?
Autant de questions qui restent pour l’heure sans réponse, tant l’issue du conflit semble encore lointaine et incertaine. Mais une chose est sûre : il faudra du temps, des moyens et une immense solidarité pour panser les plaies de cette guerre qui n’a que trop duré. Et pour permettre à l’Ukraine de se relever, plus forte et plus unie que jamais. Car comme l’a si bien dit le poète ukrainien Taras Chevtchenko : “Notre âme ne peut être vaincue, notre liberté ne mourra point”.
Un conflit qui nous concerne tous
En attendant, c’est toute la communauté internationale qui doit rester mobilisée aux côtés du peuple ukrainien. Non seulement par solidarité et par humanité, mais aussi parce que ce conflit nous concerne tous, directement ou indirectement. Car au-delà de l’Ukraine, c’est la stabilité et la sécurité de toute l’Europe qui sont en jeu. C’est notre attachement aux valeurs de démocratie, de liberté et d’État de droit qui est mis à l’épreuve. Et c’est finalement notre capacité à bâtir un monde plus juste, plus pacifique et plus durable qui est questionnée.
Alors oui, il est temps de dire stop à cette folie meurtrière. Il est temps de faire primer la diplomatie sur la force, le dialogue sur la violence. Il est temps de trouver une issue politique à ce conflit qui a déjà fait tant de victimes innocentes, à Soumy comme ailleurs. Pour qu’enfin, l’Ukraine puisse retrouver la paix. Et pour qu’plus jamais, nous n’ayons à pleurer la mort d’un enfant sous les bombes.