Alors qu’on le croyait définitivement révolu, le spectre du chômage de masse fait un retour fracassant sur le devant de la scène française. Depuis l’été 2024, les mauvais indicateurs s’accumulent, faisant craindre une nouvelle explosion durable du nombre de demandeurs d’emploi dans l’Hexagone.
Un brutal retournement du marché de l’emploi
Selon les derniers chiffres de l’Insee, le taux de chômage est remonté à 7,4% au 3ème trimestre 2024, alors qu’il avait atteint un plus bas à 7,2% quelques mois plus tôt. Plus inquiétant encore, il bondit à 19,7% chez les jeunes. Les projections sont sombres pour la suite :
- 7,5% attendus fin 2024
- Vers les 8% fin 2025
En cause : l’envol des faillites d’entreprises et la multiplication des plans sociaux, à l’image des restructurations massives annoncées récemment par des géants comme Michelin, Auchan ou encore Airbus Défense.
Le cumul de trois chocs majeurs
Mais au-delà d’un simple trou d’air conjoncturel, cette résurgence du chômage structurel serait liée au cumul de trois chocs dont les effets risquent de perdurer :
- Le choc énergétique, qui pèse lourdement sur la compétitivité des entreprises
- Le resserrement monétaire, qui rend le crédit plus cher et freine l’investissement
- La crise de 2022-2023, qui a laissé des stigmates
Le chômage de masse n’a jamais vraiment disparu en France depuis les années 70. Son retour était prévisible.
D’après une source proche du dossier
Une exception française qui perdure
La France n’a en effet jamais renoué avec le plein emploi depuis les chocs pétroliers, contrairement aux autres grands pays développés. Le taux de chômage y est constamment resté supérieur à 7% depuis 1977, loin du seuil des 5% considéré comme caractéristique du plein emploi :
Pays | Taux de chômage |
France | 7,4% |
Etats-Unis | 4,1% |
Royaume-Uni | 4,3% |
L’emploi, un défi majeur pour l’éxécutif
Dans ce contexte alarmant, la lutte contre le chômage redevient un enjeu prioritaire pour le gouvernement, qui va devoir redoubler d’efforts pour enrayer la mécanique infernale :
- Réformes pour dynamiser le marché du travail
- Plans de soutien ciblés pour les secteurs et bassins d’emploi les plus touchés
- Mesures pour favoriser l’embauche des jeunes et des chômeurs de longue durée
Reste à savoir si ces remèdes seront suffisants pour sortir durablement la France du piège du sous-emploi dans lequel elle semble s’être définitivement enlisée. Un défi de taille pour le président Emmanuel Macron et Élisabeth Borne à deux ans de la fin du quinquennat.