Deux crânes de momies égyptiennes conservés à l’Université de Cambridge révèlent un pan fascinant et tragique de l’histoire de la médecine. Les chercheurs y ont en effet détecté les stigmates de cancers ayant très probablement causé la mort de ces individus il y a des milliers d’années, nous rappelant que cette maladie n’a rien de moderne.
Des découvertes exceptionnelles sur des momies millénaires
L’archéologue italienne Tatiana Tondini et son équipe de l’Université de Tübingen en Allemagne ont réexaminé deux crânes conservés au Duckworth Laboratory de l’Université de Cambridge. Leurs découvertes, publiées dans la revue Frontiers in Medicine, sont aussi intrigantes que macabres.
Le premier crâne, vieux de 4 500 ans, présente une large lésion de 5 cm de diamètre, typique d’un ostéosarcome agressif. Le second, datant d’il y a 2 500 ans environ, montre quant à lui des traces suggérant qu’une tentative d’opération a été pratiquée, peut-être pour traiter un cancer des sinus ou de l’orbite.
Le cancer, un fléau bien plus ancien qu’on ne le croit
Si aujourd’hui le cancer touche une part croissante de la population, ces découvertes nous rappellent qu’il ne s’agit pas d’une maladie récente. Des cas de cancers osseux ont même été identifiés chez des dinosaures !
Chez les humains, la plus ancienne tumeur identifiée à ce jour remonte à plus de 120 000 ans. Elle affectait un homme de Néandertal. Mais les traces de cancers restent relativement rares en contexte archéologique, d’où l’intérêt de ces crânes égyptiens.
L’Égypte antique, berceau de la médecine ?
Au-delà du diagnostic rétrospectif, ces découvertes éclairent aussi les pratiques médicales dans l’Égypte ancienne. Les stries présentes sur l’un des crânes suggèrent en effet une tentative d’intervention chirurgicale, ce qui en ferait l’une des plus anciennes traces d’acte médical de ce type.
Les anciens Égyptiens possédaient des connaissances médicales très avancées pour l’époque. Ces crânes montrent qu’ils étaient déjà confrontés au cancer et tentaient d’y remédier.
Tatiana Tondini, archéologue à l’Université de Tübingen
Même si ces interventions n’ont pu sauver les deux individus concernés, elles témoignent du degré de sophistication de la médecine dans l’Égypte des pharaons. Un héritage qui n’a pas fini de nous surprendre et de nous interpeller.
Conclusion
En révélant ces traces de cancers vieux de plusieurs millénaires, les momies égyptiennes nous offrent une plongée fascinante dans l’histoire de la médecine. Elles nous rappellent que même si ses traitements ont beaucoup progressé, cette maladie reste un défi constant pour l’humanité depuis ses origines.