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Scholz, le Chancelier de la Paix Controversé Avant les Élections

Le Chancelier allemand Olaf Scholz a défendu son entretien controversé avec Vladimir Poutine, une manoeuvre électorale risquée pour se présenter en "Chancelier de la Paix" avant des élections périlleuses... Mais ses détracteurs l'accusent de jouer avec le feu. Découvrez les dessous de cette polémique qui agite l'Allemagne à l'approche d'un scrutin crucial.

À l’approche d’élections législatives anticipées à haut risque, le Chancelier allemand Olaf Scholz se retrouve sous le feu des critiques après son entretien téléphonique d’une heure avec le président russe Vladimir Poutine, le premier échange entre les deux hommes depuis près de deux ans. Tentative sincère de faire avancer la paix en Ukraine ou manoeuvre électorale hasardeuse pour redorer son blason de “Chancelier de la Paix” ? Les avis sont tranchés et la polémique enfle outre-Rhin.

Un appel qui passe mal

Malgré les assurances d’Olaf Scholz sur le soutien indéfectible de l’Allemagne à l’Ukraine, son initiative diplomatique solo a suscité la colère de Kiev. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a reproché au Chancelier d’avoir ouvert une véritable “boîte de Pandore”, craignant que cet échange ne soit perçu comme un affaiblissement du front uni face à Moscou.

La classe politique allemande n’a pas non plus épargné Scholz. L’opposition conservatrice de la CDU l’a accusé d’avoir fait le jeu de la “propagande” du Kremlin. Même au sein de son propre camp social-démocrate, certains s’interrogent sur l’opportunité d’une telle démarche en pleine campagne électorale.

Le spectre de Trump

Pour justifier son appel, Olaf Scholz a invoqué la nécessité d’éviter que le président américain Donald Trump, qui promet de mettre fin à la guerre sans préciser comment, ne soit le seul à dialoguer avec Vladimir Poutine. Un argument qui peine à convaincre ses détracteurs, persuadés qu’il s’agit avant tout d’un calcul électoraliste.

Il voulait surtout faire comprendre, en Allemagne, qu’il est celui qui mise sur les négociations, sur le dialogue.

Jürgen Hardt, porte-parole de la CDU pour la politique étrangère

Des sondages inquiétants

Il faut dire qu’Olaf Scholz joue gros. Largement distancé dans les sondages, le chef de file des sociaux-démocrates est dos au mur depuis la rupture de sa coalition. Une partie de l’opinion publique s’inquiète de l’enlisement du conflit ukrainien et des moyens qu’y consacre l’Allemagne, deuxième contributeur d’aide militaire derrière les États-Unis.

Cette grogne profite à l’extrême droite de l’AfD et à un nouveau parti d’extrême gauche, le BSW, qui réclament tous deux l’arrêt des livraisons d’armes. Des formations créditées de scores historiques dans plusieurs scrutins régionaux récents et qui pourraient rebattre les cartes au Bundestag en février prochain.

La crédibilité d’Olaf Scholz en jeu

Pour le Chancelier, l’enjeu est donc de reconquérir une stature d’homme d’État en mesure de peser sur le cours des événements. Mais le pari est risqué. Son initiative a aussi été fraîchement accueillie en France, où l’ancien président François Hollande a parlé de “mauvais signal” envoyé à un moment charnière.

Le SPD et moi-même sommes prêts à nous engager dans cette bataille – d’ailleurs avec l’objectif de gagner.

Olaf Scholz, Chancelier allemand

Loin de se démonter, Olaf Scholz maintient le cap. Mais en coulisses, de plus en plus de voix s’élèvent au sein du SPD pour qu’il cède sa place de candidat au populaire ministre de la Défense Boris Pistorius. Le pari du “Chancelier de la Paix” pourrait bien se retourner contre son initiateur dans les urnes. Une chose est sûre : cette séquence agitée aura été le premier vrai test grandeur nature pour Olaf Scholz. Sera-t-elle aussi son chant du cygne ?

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