Le Moyen-Orient est une nouvelle fois secoué par les échos de la guerre. D’après des sources proches du dossier, un raid aérien israélien a frappé le cœur de Beyrouth, la capitale libanaise, visant spécifiquement les bureaux d’une branche du parti Baas syrien.
Mais cette attaque ciblée cache un objectif plus sombre. Mohammad Afif, haut responsable média du Hezbollah libanais, figure parmi les victimes de ce raid meurtrier. Son décès soulève de nombreuses questions sur l’escalade des tensions entre Israël et le mouvement chiite soutenu par l’Iran.
Un raid précis et dévastateur
Le raid aérien israélien qui a secoué Beyrouth dimanche dernier était d’une précision redoutable. Visant spécifiquement le quartier de Ras al-Nabaa, les frappes ont atteint leur cible : les bureaux de la branche libanaise du parti Baas syrien.
Mais au-delà des dégâts matériels, c’est un coup dur pour le Hezbollah. Mohammad Afif, responsable media de premier plan du mouvement, a perdu la vie dans cette attaque. « Le raid sur le quartier de Ras al-Nabaa a entraîné la mort du responsable média du Hezbollah, Mohammad Afif », a confirmé une source sécuritaire libanaise.
Un bilan humain lourd
Au-delà de la figure emblématique de Mohammad Afif, le raid a fait d’autres victimes. Un premier bilan provisoire fait état d’un mort et trois blessés selon le ministère libanais de la Santé. Un coup dur pour les familles touchées, mais aussi pour le Hezbollah qui perd un de ses cadres influents.
Mohammad Afif a été pendant des années responsable des relations avec les médias au sein du Hezbollah. Il était en contact avec des journalistes de différents médias, locaux et étrangers, leur fournissant souvent des informations.
L’ombre de Hassan Nasrallah
Depuis l’assassinat de l’ancien chef du Hezbollah Hassan Nasrallah fin septembre, Mohammad Afif avait pris une place prépondérante. Il avait tenu plusieurs conférences de presse dans le fief du mouvement au sud de Beyrouth, devenant le visage médiatique de l’organisation.
Lors de sa dernière apparition publique, c’est lui qui avait revendiqué au nom du Hezbollah l’attaque de drone visant la résidence du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Un acte provocateur qui n’est certainement pas étranger à sa triste fin.
Israël frappe les têtes pensantes du Hezbollah
Avec la mort de Mohammad Afif, Israël poursuit sa stratégie d’élimination des cerveaux du Hezbollah. Depuis le lancement de son offensive le 23 septembre dernier, l’État hébreu cible méthodiquement les hauts dirigeants du mouvement chiite.
- Hassan Nasrallah, chef charismatique du Hezbollah, tué fin septembre
- Hachem Safieddine, successeur potentiel de Nasrallah, abattu début octobre
- Et maintenant Mohammad Afif, responsable média et porte-parole officieux
En décapitant ainsi le Hezbollah de ses têtes pensantes, Israël espère affaiblir durablement l’organisation. Mais à quel prix ? Chaque assassinat ciblé ne fait qu’attiser les braises d’un conflit qui menace d’embraser tout le Liban.
Un pays au bord du gouffre
Déjà fragilisé par une crise économique et politique sans précédent, le Liban se retrouve pris en étau entre le Hezbollah et Israël. Les raids aériens à répétition de l’aviation israélienne et les tirs de roquettes du Hezbollah poussent le pays du Cèdre au bord du précipice.
Le Liban est pris en otage par un conflit qui le dépasse. La population, épuisée par des années de crise, aspire à la paix. Mais comment trouver une issue quand les armes ont pris le pas sur la diplomatie ?
L’assassinat de Mohammad Afif est un nouveau coup dur pour le Liban. En ciblant les dirigeants du Hezbollah, Israël joue avec le feu et risque d’attiser les tensions communautaires. Dans ce pays fragile où l’équilibre des forces est précaire, chaque étincelle peut mettre le feu aux poudres.
Le sort du Liban semble plus que jamais suspendu à l’issue de cette guerre par procuration entre Israël et l’Iran, qui se joue sur son sol. Mohammad Afif est la dernière victime en date de ce conflit sans fin, mais certainement pas la dernière si une solution diplomatique n’est pas trouvée rapidement.
En attendant, les civils libanais continuent de payer le prix fort de l’obstination guerrière du Hezbollah et d’Israël. Pris entre deux feux, ils voient leur avenir s’assombrir un peu plus à chaque raid aérien et chaque tir de roquette. Une situation intenable qui appelle à une mobilisation urgente de la communauté internationale pour éviter l’embrasement total du Liban.