En cette période de fêtes de fin d’année, un spectre bien connu des Français refait surface : celui de la grève à la SNCF. Les syndicats ont en effet appelé à une grève illimitée à partir du 11 décembre pour protester contre les réformes de la compagnie ferroviaire. Une perspective qui inquiète de nombreux usagers, bien décidés à rejoindre leurs proches pour les fêtes.
Le patron de la SNCF en appelle à la responsabilité des cheminots
Face à cette menace, Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, a tenu à intervenir. Dans une interview accordée à La Tribune Dimanche le 17 novembre, il a appelé les cheminots à “rester du côté des Français”.
C’est pourquoi je dis aux cheminots : restez du côté des Français !
Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF
Il a ainsi rappelé l’engagement des agents auprès des usagers, notamment pendant les Jeux Olympiques et la crise du Covid. Le dirigeant considère en effet que cette grève est “évitable” et en appelle au “sens des responsabilités” des cheminots.
Des conséquences importantes pour l’entreprise et les usagers
Jean-Pierre Farandou n’a pas manqué de souligner l’impact financier qu’aurait une telle grève pour la compagnie ferroviaire. Selon lui, chaque jour de grève coûte environ 20 millions d’euros à la SNCF, soit l’équivalent d’une rame TGV tous les deux jours de mobilisation.
Mais au-delà de l’aspect économique, c’est bien la situation des voyageurs qui préoccupe le plus le patron de la SNCF. À l’approche des fêtes, de nombreux Français comptent en effet sur le train pour rejoindre leur famille aux quatre coins du pays. Une grève illimitée à cette période pourrait donc avoir des conséquences très concrètes pour ces usagers.
Des revendications syndicales sur fond de réforme
Les syndicats, eux, dénoncent la réforme de la SNCF et notamment le démantèlement programmé de Fret SNCF, la branche de transport de marchandises de l’entreprise. Ils réclament un moratoire sur ce projet qui pourrait, selon eux, conduire à des suppressions de postes.
Mais pour Jean-Pierre Farandou, il n’est pas question de revenir sur cette réforme, fruit d’un accord entre l’État français et la Commission européenne. Il a ainsi assuré qu’il n’y aurait “aucun licenciement” et que les cheminots concernés continueraient de bénéficier des mêmes conditions.
Des négociations tendues en perspective
Malgré cet appel au calme du patron de la SNCF, les négociations s’annoncent tendues avec les organisations syndicales. Ces dernières semblent en effet déterminées à se faire entendre, quitte à perturber le trafic ferroviaire en pleine période de fêtes.
Les prochains jours seront donc décisifs pour savoir si la grève aura bien lieu et quelle sera son ampleur. Une chose est sûre, les usagers risquent de suivre ces tractations avec inquiétude, espérant pouvoir compter sur le train pour leurs retrouvailles de fin d’année.
Hausse du prix des billets : la douloureuse à venir pour les voyageurs ?
Comme si la perspective d’une grève ne suffisait pas, Jean-Pierre Farandou a également évoqué une possible hausse du prix des billets à l’horizon 2025. Bien que rien ne soit acté, il a expliqué que l’augmentation des coûts pour la SNCF devrait se répercuter en partie sur les tarifs.
Une annonce qui risque de faire grincer des dents de nombreux usagers, déjà échaudés par les prix jugés parfois prohibitifs des billets de train. Le patron de la SNCF a cependant tenu à relativiser, rappelant que le prix moyen d’un billet de TGV est aujourd’hui de 45€.
Ce n’est même pas le prix d’un taxi entre Paris et l’aéroport de Roissy
Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF
Il a également rappelé le développement de l’offre low-cost Ouigo qui devrait représenter 30% des TGV d’ici 2030. Un argument qui ne convaincra probablement pas tous les voyageurs, beaucoup regrettant déjà la disparition progressive des tarifs avantageux sur les lignes classiques.
Entre menace de grève et hausse tarifaire, cette fin d’année s’annonce donc sous haute tension à la SNCF. Reste à savoir si la direction et les syndicats sauront trouver un terrain d’entente pour éviter de pénaliser les millions de Français qui comptent sur le train pour leurs déplacements de Noël. Les prochaines semaines s’annoncent décisives et potentiellement agitées sur le front du rail.