Le XV de France a réalisé un authentique exploit en s’imposant face aux légendaires All Blacks lors d’un match test épique disputé ce samedi. Dans un stade chauffé à blanc par des supporters en transe, les hommes de Fabien Galthié ont livré une prestation d’une intensité rare pour venir à bout des Néo-Zélandais sur le score de 30-29. Retour en chiffres sur les éléments clés qui ont permis aux Bleus de signer ce succès de prestige.
10 minutes de possession en faveur des All Blacks
Premier fait marquant, l’énorme différentiel de temps de possession entre les deux équipes. Avec 23 minutes de contrôle du ballon contre seulement 13 pour les Français, la Nouvelle-Zélande a clairement dominé dans ce secteur. Mais les chiffres sont trompeurs, car malgré ce déficit, ce sont bien les Bleus qui se sont montrés les plus efficaces : 2,3 points inscrits par minute de possession côté français, contre 1,3 côté néo-zélandais.
Illustration parfaite de ce constat, la séquence précédant l’essai de Louis Bielle-Biarrey en début de seconde période. Pendant plus de 4 minutes, les All Blacks ont pilonné la défense tricolore, enchaînant près de 3 minutes 30 de temps de possession, pour seulement 22 secondes côté français. Résultat des courses ? Un essai transformé pour les Bleus sur leur seule incursion !
Seulement 16 coups de pied néo-zélandais
Contrairement à leurs habitudes et aux attentes des Français, les All Blacks se sont très peu servis du jeu au pied d’occupation lors de cette rencontre. Avec seulement 16 coups de pied sur l’ensemble du match, contre 30 par exemple lors de leur dernier test en Angleterre, les Néo-Zélandais ont clairement changé leur fusil d’épaule.
On voulait garder le ballon au maximum et générer de la fatigue chez eux. Peut-être aurions-nous dû taper un peu plus, je ne sais pas…
Scott Robertson, sélectionneur de la Nouvelle-Zélande
Un choix tactique surprenant qui n’a pas forcément porté ses fruits, puisque ce sont bien les Bleus qui ont inscrit le plus grand nombre d’essais (3 à 2), malgré le déséquilibre du ratio passes/coups de pied (15 pour les Blacks, 4 pour la France).
208 plaquages tricolores, le 4ème total le plus élevé de l’ère Galthié
Mis sous pression par les assauts répétés des All Blacks, les Français ont dû s’employer en défense comme rarement. Avec pas moins de 208 plaquages réussis, il s’agit du 4ème total le plus élevé enregistré par le XV de France depuis l’arrivée de Fabien Galthié aux commandes. Un effort colossal, dans lequel se sont particulièrement illustrés Alexandre Roumat (18 plaquages), Grégory Alldritt, Peato Mauvaka (16 chacun), ainsi que Gaël Fickou et Thomas Ramos (14).
Georges-Henri Colombe, le héros inattendu
Entré dès la 10ème minute pour pallier la blessure du titulaire Tatafu, le pilier droit Georges-Henri Colombe aura vécu une soirée particulière. D’abord en souffrance en mêlée fermée, le Rochelais s’est accroché et a fini par livrer une belle performance, en témoignent ses 3 ballons récupérés, dont une interception providentielle qui a mis fin à la dernière possession néo-zélandaise. Une belle récompense pour le jeune homme de 22 ans, qui disputait là seulement le 2ème match de plus de 70 minutes de sa carrière.
Louis Bielle-Biarrey, l’efficacité incarnée
Autre symbole de la fulgurance des attaques françaises, l’ailier Louis Bielle-Biarrey a encore fait parler la poudre. En inscrivant un essai sur une course supersonique, l’ancien 7iste porte son total à 9 réalisations en sélection. S’il est encore loin des 36 essais de Damian Penaud, « LBB » peut se targuer d’une incroyable efficacité, avec une moyenne de 0,69 essai par match, contre 0,67 pour l’ailier clermontois !
Le XV de France peut savourer cet exploit réalisé face à l’une des meilleures nations du rugby mondial. En faisant preuve d’une incroyable efficacité offensive et défensive, les hommes de Fabien Galthié ont prouvé qu’ils avaient les armes pour rivaliser avec les géants de l’hémisphère sud. De bon augure à moins d’un an de la Coupe du Monde en France.
