En ce dimanche électoral au Sénégal, les citoyens se mobilisent pour désigner leurs représentants à l’Assemblée nationale. Un rendez-vous crucial pour le pouvoir en place, qui espère décrocher une confortable majorité afin de mener à bien son programme de réformes.
Un vote pour conforter le cap du changement
Arrivés aux responsabilités il y a huit mois, le président Bassirou Diomaye Faye et son équipe ambitionnent de transformer en profondeur le pays. Ils misent sur ces législatives pour obtenir les coudées franches à l’Assemblée et déployer leur vision d’un « panafricanisme de gauche ».
Dans les bureaux de vote dakarois, l’affluence est au rendez-vous dès l’ouverture. « J’espère que le Pastef va gagner pour avoir la majorité. C’est important pour dérouler leur mandat. La priorité, c’est de s’attaquer au chômage des jeunes », confie Pascal Goudiaby, 56 ans.
Cap sur une majorité des 3/5e
Pour mettre en œuvre son programme sans entraves, l’exécutif vise les trois cinquièmes des sièges. Un seuil qui lui permettrait de réviser la Constitution et d’enclencher une procédure contre l’ex-président Macky Sall, comme promis.
Mais l’opposition met en garde contre les risques d’un pouvoir hégémonique, qu’elle juge « extrémiste » ou « incompétent ». Elle entend bien jouer son rôle de contre-pouvoir.
Premières tendances attendues lundi
Les 7,3 millions d’électeurs inscrits ont jusqu’à 18h pour glisser leur bulletin dans l’urne. Si le vote se déroule sans accrocs, de premières projections fiables pourraient être disponibles dès lundi matin grâce au travail des médias.
Historiquement, les Sénégalais confirment aux législatives leur choix de la présidentielle. Un réflexe qui devrait profiter au pouvoir, porté par la soif de renouveau d’une jeunesse fortement éprouvée par les crises des dernières années.
Un scrutin, de multiples enjeux
Au-delà de la composition de la future Assemblée, ce scrutin constitue un test grandeur nature pour le tandem exécutif Faye-Sonko. Leur capacité à mobiliser et à concrétiser leurs promesses de campagne sera scrutée de près.
La priorité du gouvernement doit être de répondre aux attentes sociales, notamment sur l’emploi et le pouvoir d’achat. C’est un défi majeur.
Alioune Tine, analyste politique
La participation sera également une donnée clé. Un fort taux d’abstention fragiliserait la légitimité des futurs élus et compliquerait la tâche du gouvernement. À l’inverse, une mobilisation massive renforcerait le crédit des vainqueurs.
Une nouvelle page de la vie démocratique sénégalaise
Quoi qu’il en soit, ces législatives marqueront un tournant. Elles détermineront la marge de manœuvre de l’exécutif et sa capacité à tenir ses engagements de campagne. Elles dessineront aussi les futurs équilibres politiques et lanceront, déjà, la course à la présidentielle de 2025.
Dans un contexte social tendu, marqué par une forte demande de justice et d’équité, les attentes sont immenses. Il reviendra aux futurs députés d’y apporter des réponses concrètes. Un défi de taille pour cette nouvelle assemblée, qui devra se montrer à la hauteur des espoirs suscités.
