Tôt ce dimanche matin, une nouvelle vague de frappes aériennes israéliennes a visé à très courts intervalles la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah. Selon des images relayées par une source proche du dossier, après trois raids successifs sur des cibles différentes, un épais nuage de fumée blanche s’est formé au-dessus des immeubles de ce secteur densément peuplé de la capitale libanaise.
La veille déjà, l’aviation israélienne avait pilonné tout au long de la journée cette zone où elle affirme vouloir détruire des installations du mouvement chiite. Peu avant les bombardements de ce matin, l’armée d’Israël aurait lancé un appel aux habitants des quartiers de Hadath, Bourj al-Barajneh et Chiyah, leur demandant d’évacuer au plus vite en raison de la présence “d’infrastructures et d’intérêts” du Hezbollah à proximité.
Hôpitaux et zones résidentielles touchés par les frappes
D’après une source officielle locale, des frappes auraient touché les abords d’un hôpital ainsi qu’un immeuble résidentiel de la banlieue sud. Sept raids auraient également visé en moins de deux heures le village de Jebchit, dans le sud du pays.
Le Hezbollah a pour sa part fait état de violents combats nocturnes avec les forces israéliennes près de la localité frontalière de Chamaa. Dans un communiqué, le parti chiite affirme que ses combattants ont tendu une embuscade à une unité israélienne qui tentait de progresser, déclenchant des affrontements “avec des armes automatiques et des roquettes”.
Escalade militaire depuis fin juillet
Cette énième escalade intervient alors qu’Israël a lancé le 23 juillet une vaste campagne de bombardements au Liban, suivie le 30 juillet d’une incursion terrestre dans le sud du pays. Selon le Hezbollah, un de ses chars Merkava aurait été touché samedi soir par un “missile guidé”.
Malgré les appels internationaux à la retenue, le Premier ministre israélien a prévenu que les opérations allaient se poursuivre “aussi longtemps que nécessaire” pour atteindre les objectifs fixés, à savoir repousser le Hezbollah loin de la frontière et stopper les tirs de roquettes sur le nord d’Israël.
De son côté, le chef du Hezbollah a promis une riposte “au moment et à l’endroit opportuns”, mettant en garde Israël contre toute “erreur de calcul” qui pourrait entraîner la région dans une guerre ouverte aux conséquences dévastatrices. La tension reste donc à son comble au Liban du Sud, où des dizaines de milliers de civils ont fui les combats.
Inquiétudes de la communauté internationale
Face à cette nouvelle flambée de violence, le Conseil de Sécurité de l’ONU doit se réunir en urgence dans les prochaines heures. Le secrétaire général de l’organisation a exhorté les deux parties à cesser immédiatement les hostilités et à faire preuve de la plus grande retenue.
La France, médiatrice historique au Liban, a appelé au “respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale” du pays du Cèdre, mettant en garde contre une “aggravation incontrôlable” du conflit. Washington, soutien indéfectible d’Israël, a de son côté réaffirmé “le droit d’Israël à se défendre”, tout en lui demandant de limiter “autant que possible” l’impact sur les populations civiles.
Quinze ans après la dévastatrice guerre de 2006, le spectre d’une nouvelle confrontation d’ampleur entre Israël et le Hezbollah, partenaire incontournable de l’Iran et de la Syrie, n’a jamais semblé aussi proche. Un embrasement aux répercussions potentiellement catastrophiques pour le fragile Liban, déjà en proie à la pire crise économique et sociale de son histoire.
