La situation en Haïti ne cesse de se détériorer, plongeant le pays dans une crise humanitaire sans précédent. Selon un communiqué publié par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 20 000 personnes ont été contraintes de fuir la capitale, Port-au-Prince, en seulement quatre jours. Une ampleur de déplacement jamais observée depuis août 2023.
Une fuite massive causée par la violence des gangs
Les habitants de Port-au-Prince fuient en masse la capitale, poussés par la situation humanitaire désastreuse et la violence quotidienne des gangs qui sévissent dans le pays. Ces bandes criminelles sont accusées de nombreux crimes, allant des meurtres aux enlèvements contre rançon, en passant par les viols et les pillages. Une réalité insoutenable pour la population.
Parmi les quelque 20 000 déplacés, environ 17 000 ont déjà trouvé refuge dans des logements provisoires, souligne l’OIM. Mais cette solution temporaire ne saurait suffire face à l’ampleur de la crise.
Un pays coupé du monde
La situation sécuritaire alarmante a poussé les autorités internationales à prendre des mesures drastiques. Depuis mardi, le régulateur américain de l’aviation civile (FAA) interdit aux compagnies américaines de desservir Haïti, suite à des tirs contre trois avions lundi. L’ONU a également suspendu ses vols humanitaires vers Port-au-Prince, les redirigeant vers l’aéroport de Cap Haïtien, dans le nord du pays.
“L’isolement de Port-au-Prince amplifie une situation humanitaire déjà désastreuse”
– Grégoire Goodstein, responsable pour Haïti de l’OIM
Cet isolement ne fait qu’aggraver la crise, comme l’explique Grégoire Goodstein, responsable pour Haïti de l’OIM : “Notre capacité à fournir de l’aide atteint ses limites. Sans un soutien international immédiat, les souffrances s’aggraveront de manière exponentielle”.
Une crise politique qui s’enlise
Depuis lundi, Port-au-Prince est le théâtre d’une nouvelle flambée de violences, dans un contexte de crise politique marquée par des changements à la tête du gouvernement. Le Premier ministre Garry Conille a été révoqué par le Conseil présidentiel de transition et remplacé par l’homme d’affaires Alix Didier Fils-Aimé.
Ce dernier, investi lundi, a promis de rétablir la sécurité et d’organiser les premières élections en Haïti depuis 2016. Il mène actuellement des consultations pour former son cabinet ministériel. Mais le chemin vers la stabilité s’annonce long et semé d’embûches.
Un appel à l’aide internationale
Face à cette situation dramatique, l’OIM lance un appel pressant à la communauté internationale pour obtenir un soutien immédiat. Sans une aide massive et coordonnée, le pays risque de sombrer dans un chaos encore plus profond.
Haïti, déjà considéré comme le pays le plus pauvre de la région, se trouve aujourd’hui au bord du gouffre. La violence des gangs, la crise humanitaire et l’instabilité politique créent un cocktail explosif qui menace l’avenir même du pays. Il est urgent d’agir pour éviter une catastrophe de plus grande ampleur et offrir un espoir à la population haïtienne.